Google et News Corp.: Le Devoir a su prédire l'avenir!

Publié le 02/12/2009 à 15:38

Google et News Corp.: Le Devoir a su prédire l'avenir!

Publié le 02/12/2009 à 15:38

Par Alain McKenna

Blogue. Il semble y avoir ce qu'on pourrait appeler une vague de fond au sein des médias imprimés et télévisés américains. Depuis que Rupert Murdoch a laissé entendre qu'il aimerait facturer les internautes pour accéder aux sites d'information de son empire, News Corp., tout le monde ou presque a réagi. Bilan: bientôt, il faudra payer pour accéder à certains types d'information à partir d'Internet.

À mon avis, la réaction la plus significative, celle qui fait définitivement pencher la balance de ce côté, est celle de Google, ce matin.

Jusque là, du strict point de vue du grand public, on aurait pu penser que les propos de Rupert Murdoch n'étaient qu'un autre sursaut d'un establishment médiatique américain ancré dans un modèle d'affaire du siècle dernier. Mais ce n'est pas tout à fait le cas. Et le magnat américain, qui a persisté, a finalement signé.

Depuis quelques semaines, News Corp. songeait à exiger le retrait de son contenu des agrégateurs de Google, entre autres. Son argument: en publiant son contenu gratuitement ailleurs que sur les sites de News Corp., Google lui vole des revenus vitaux.

La réaction de Google est probablement la preuve la plus éloquente d'un changement qui s'en vient au galop. Obstinée dans un modèle où tout doit être gratuit pour les internautes, Google plie le genou devant Murdoch et cherche le consensus, afin d'indexer encore et toujours du contenu même s'il doit être réservé à une clientèle payante.

Sur le blogue officiel de Google, Josh Cohen, un des dirigeants du moteur de recherche de Mountain View, explique qu'il n'est pas absurde d'imaginer un modèle hybride où les internautes auraient un premier accès gratuit aux articles indexés par Google. Après cela, s'ils désirent y retourner ou lire d'autres articles connexes, ils seraient invités à sortir leur carte de crédit.

Message: cette fois-ci, ce n'est plus seulement Murdoch qui grogne, c'est une grande partie de l'industrie de l'information américaine. Des revenus stables, c'est vital pour toute industrie. Comme la culture et l'information sont considérées comme des industries, elles n'échappent pas à cette règle.

Pour Google, le calcul est logique: le moteur de recherche a besoin du contenu produit par ces industries pour générer ses propres revenus.

Du point de vue du Québec, on serait tentés de résumer toute l'affaire à cette seule boutade: c'est finalement le quotidien Le Devoir qui aura eu raison tout ce temps-là! (Une partie du site ledevoir.com est réservée aux abonnés du journal)

Chose sûre, d'autres groupes médiatiques, au Québec comme aux États-Unis, emboîteront le pas et proposeront sous peu un modèle du genre: actualité gratuite, contenu à valeur ajoutée (analyse, guides, etc.) réservée aux abonnés. D'ailleurs, selon un sondage, un Américain sur deux y est déjà préparé.

Ce n'est qu'une question de temps.

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