Electrolux à L'Assomption : c'est fini

Publié le 02/03/2011 à 16:58, mis à jour le 02/03/2011 à 17:52

Electrolux à L'Assomption : c'est fini

Publié le 02/03/2011 à 16:58, mis à jour le 02/03/2011 à 17:52

Par La Presse Canadienne

Lors d'une rencontre secrète tenue lundi dans la région de Montréal, la haute direction de la multinationale Electrolux est venue servir une fin de non-recevoir sans appel au gouvernement du Québec et aux 1300 travailleurs de l'usine de L'Assomption, dans Lanaudière.

La délégation de la multinationale suédoise, dirigée par son grand patron en Amérique du Nord, Keith McLoughlin, aurait reçu sans broncher les reproches des représentants du gouvernement québécois et des travailleurs syndiqués.

Selon le directeur de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA-FTQ), David Chartrand, les dirigeants d'Electrolux n'ont montré aucune ouverture face à une possible relance avec un autre produit, ou même à une forme de sous-traitance.

"De A à Z, c'était très froid, c'était un non catégorique. Ils n'avaient aucune intention de continuer à faire affaires ici", relate le dirigeant syndical.

"Dans leur tête, il y avait une économie de coûts trop importante à réaliser (...) en allant au Tennessee. Ils ont aussi parlé des subventions auxquelles ils auront droit, et ont dit que c'était impossible pour l'usine québécoise de réaliser des profits en faisant de la sous-traitance."

David Chartrand a par ailleurs salué la façon dont le p.-d.g. d'Investissement Québec, Jacques Daoust, a piloté le dossier.

Lors de la rencontre de mercredi, M. Daoust est revenu sur la façon dont l'annonce de la fermeture de l'usine avait été faite. Les patrons s'étaient alors réfugiés derrière une barricade d'appareils électroménagers, en plus de s'entourer d'agents de sécurité _ comme s'ils craignaient que les employés ne s'en prennent physiquement à eux.

"Il leur a mentionné (...) qu'on n'était pas des barbares, ici au Québec, et que la façon dont l'annonce avait été faite manquait de classe", a expliqué David Chartrand.

"Il a déploré le fait qu'Electrolux n'avait jamais donné une chance au gouvernement ou aux gens d'ici de se battre pour quoi que ce soit, pour garder les emplois ici."

Jacques Daoust n'a pas caché son mécontentement lors de cette réunion. Il a accusé les dirigeants de l'entreprise de n'avoir jamais donné la chance au coureur, alors que des rencontres avaient eu lieu avec des représentants gouvernementaux dans les mois précédant l'annonce.

Le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Clément Gignac, a répété mercredi que son gouvernement avait été choqué par la décision de l'entreprise. "On a trouvé ça (...) un peu cavalier, a-t-il laissé tomber à Québec. Disons que ce n'est pas tout à fait ce à quoi on s'attend normalement des bons citoyens corporatifs."

Le gouvernement a l'intention de réclamer le prêt de deux millions de dollars qui avait été consenti par Investissement Québec lorsque l'usine fermera dans 18 mois, a indiqué le ministre. "C'était prévu qu'ils devaient maintenir leurs opérations, ce qui n'est pas le cas, donc on va récupérer notre argent", a-t-il tranché.

Les représentants d'Electrolux qui ont pris part à la rencontre se sont contentés d'assurer que l'entreprise respecterait ses obligations.

Ainsi, les coûts de fermeture de l'usine, évalués par l'entreprise à 65 millions $, comprennent une provision de 10 millions $ pour combler le déficit du fonds de retraite des employés, ainsi qu'une somme non précisée destinée aux indemnités de départ prévues à la convention collective.

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