Des crédits R-D pour le livre et la culture?

Publié le 19/11/2009 à 07:35

Des crédits R-D pour le livre et la culture?

Publié le 19/11/2009 à 07:35

Par Alain McKenna

La mise en vente du Kindle au Canada par Amazon tend à confirmer un changement technologique important dans une industrie qui, on s'entend, n'a pas été transformée de cette façon depuis longtemps. Le livre est une industrie culturelle, certes, mais c'est aussi un média, au même titre qu'Internet et les jeux vidéo. La question : pourquoi ne pas permettre aux éditeurs de livres de recevoir des crédits gouvernementaux pour recherche et développement (R-D)?

Ce n'est pas bête : étendre les crédits R-D à toute l'industrie culturelle. En théorie, ça ne devrait pas poser problème, mais en pratique, c'est autre chose. «On va voir Industrie Canada et ils nous disent qu'on fait de la culture. Ils nous renvoient à Patrimoine Canada. Eux, ils disent qu'on fait ce l'art et que la R-D dans l'art, ça ne s'applique pas » m'expliquait l'autre jour Jean Pettigrew, des éditions Alire, à Québec.

Suffit de jeter un coup d'œil aux jeux vidéo pour voir qu'il y a là beaucoup d'art…

Alire, c'est Jean-Jacques Pelletier, Patrick Sénécal, et d'autres. C'est de la science-fiction et du fantastique. Ça marche au Québec, évidemment, mais ça marcherait peut-être aussi en Russie, en Allemagne et au Japon.

Sauf que traduire, distribuer et tout le reste, ça coûte cher. Et le succès n'est pas garanti d'emblée. Les éditeurs américains ont un marché naturel assez large qui leur procure les fonds nécessaires pour traduire leurs œuvres dans de nombreuses langues. Le Québec, c'est un peu plus petit…

Ce que les Américains font, on l'étudie à l'université et ça s'appelle du dumping. Le Kindle, en ce sens, est un cheval de Troie partout dans le monde : 300 000 œuvres en anglais seulement, vendues 10 $ chacune.

Un éditeur québécois qui aurait trouvé un moyen de vendre dans 160 pays des livres québécois aurait trouvé tout un débouché. Grâce à des crédits R-D, c'est le genre de choses auxquelles un éditeur pourrait s'attaquer, pense M. Pettigrew.

Ce n'est pas demain la veille que le Kindle va tuer l'édition imprimée. Mais ça fait réfléchir (ou rêver, pour les artistes…).

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