Bloom box : exploiter le fantasme collectif de l'énergie miraculeuse

Publié le 01/03/2010 à 15:56

Bloom box : exploiter le fantasme collectif de l'énergie miraculeuse

Publié le 01/03/2010 à 15:56

Par Alain McKenna

Blogue. Il y a environ trois ans, un collègue m'avait entraîné à travers les dédales d'une immense foire informatique à la recherche du kiosque d'une startup irlandaise, Steorn, qui venait de s'annoncer comme l'inventeur du premier générateur connu d'une électricité propre, perpétuelle et « totalement gratuite ».

Il y a quelques jours, Bloom Energy dévoilait son « Bloom box », une pile à combustible qui combine un peu d'air et de gaz naturel, et qui génère assez d'énergie pour alimenter une résidence en entier. Tout ça dans un format qui ne dépasse pas celui d'une miche de pain.

S'il en fallait, voilà deux preuves de la soif colllective que nous avons envers les nouvelles sources miraculeuses d'énergie. Et du fait que, si on joue convenablement la carte du spectaculaire, on peut faire passer n'importe quelle technologie pour une solution révolutionnaire à un problème bien réel.

Dans le cas de Steorn, encore aujourd'hui en 2010, on attend toujours la démonstration de la fameuse technologie, utilisant une combinaison d'aimants et de disques tournants afin de créer une énergie perpétuelle à partir de rien. Il paraît que ça s'en vient, et que ce sera cette année…

Dans le cas de Bloom Energy, le fait qu'un des principaux investisseurs en soit un bien connu de la Silicon Valley, John Doerr, n'est pas étranger à l'immense couverture médiatique de son dévoilement, la semaine dernière.

Ça explique en tout cas la présence de gens comme Colin Powell au sein du CA de l'entreprise… Et les partenariats que Bloom Energy posséderait avec des géants comme Google, et Walmart.

Pendant ce temps, personne ne sait comment la Bloom box fonctionne exactement. Tout ce qu'on sait, c'est qu'elle produit de l'électricité, et un peu de gaz carbonique, à partir de l'oxygène présent dans l'air et du gaz naturel.

Un essai à l'Université du Tennessee aurait démontré que cette technologie est « deux fois plus efficace qu'une source d'énergie conventionnelle », et qu'elle produirait 60 % moins d'émissions polluantes.

Selon le fondateur de Bloom Energy, KR Sridhar, il s'agit d'une version hyper abordable d'une pile à combustible typique que la NASA utilise dans ses véhicules spatiaux.

Les piles de la NASA utilisent du platine, entre autres, qui fait office de catalyseur afin de générer du courant. Et du platine, ça coûte cher.

La clé de la technologie de Bloom Energy est qu'elle remplace le platine par du sable, mêlé à de l'encre. Bon, probablement pas n'importe quel sable, ni encre, mais suffisamment pour réduire de façon radicale les coûts associés à cette technologie.

Disons que ça demeure juste assez mystérieux pour susciter l'intérêt. De là à révolutionner le secteur énergétique? Bloom Energy se donne dix ans pour y arriver. Aussi bien dire une éternité…

L'entreprise possède 400 millions de dollars US afin d'y parvenir. On peut douter de son ultime succès, mais une chose semble certaine : on risque d'en entendre parler encore pas mal…

 

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