Rémi Marcoux: «Il n'était pas question de laisser mourir notre seul journal francophone à caractère économique!»


Édition du 21 Février 2024

Rémi Marcoux: «Il n'était pas question de laisser mourir notre seul journal francophone à caractère économique!»


Édition du 21 Février 2024

Par Les Affaires

L. A. — Aviez-vous toujours eu l’intention de vous lancer dans les produits médiatiques? Est-ce que ç’a toujours fait partie de la vision que vous aviez de ce qu’allait devenir Transcontinental?

R.M. : C’est une question complexe. Au moment de l’acquisition du journal Les Affaires, mes deux associés et moi étions entièrement concentrés à lancer nos activités d’impression et de distribution de porte en porte de matériel publicitaire. Nos projets d’expansion nous coûtaient beaucoup d’argent. Mais à notre usine de Saint-Laurent, nous côtoyions tous les jours les éditeurs des journaux de quartier que nous imprimions et étions sensibilisés par eux à la réalité et aux défis de l’industrie. Nous avions même acquis un journal de quartier en faillite technique, Contact-Laval. Nous imprimions aussi le quotidien Le Jour. Ajoutez à cela que comme chef de l’exploitation à Québecor au début des années 1970, j’avais eu à m’occuper, en plus des imprimeries, de ses deux quotidiens,

Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. C’est donc un univers que je connaissais suffisamment, et que je respectais. Alors, il ne s’agissait pas d’un saut dans l’inconnu ou contre nature pour moi. Est-ce que je l’envisageais si tôt? Sûrement pas. Mais quand une occasion se présente en affaires, il faut être capable de réagir vite. Avec l’acquisition du journal Les Affaires et d’un petit magazine, SIC, qui deviendra Les Affaires Plus, c’est donc par la presse économique et financière que Transcontinental a fait son entrée dans l’industrie des médias. Un créneau embryonnaire dont nous deviendrons le leader au Québec et dans lequel

Les Affaires continue de rayonner sur plusieurs plateformes, au sein d’une nouvelle entreprise, Groupe Contex, qui appartient à mon fils Pierre. Et j’en suis très fier.

 

L. A. — En peu de temps, le journal est devenu un incontournable dans le monde des affaires. Quelle a été, selon vous, la recette de ce succès?

R.M. : Je voulais un journal moderne, professionnel, représentatif du milieu des affaires et au contenu bien étoffé. Mais en affaires, une raison d’être n’est pas suffisante si elle n’est pas soutenue par des leaders qui partagent les mêmes valeurs, dont le travail d’équipe, et possèdent eux-mêmes un fort esprit entrepreneurial. Même si c’est un mot que je n’aime pas, je dirais que ce serait ça, la «recette» que j’ai suivie tout au long de ma carrière. Dans ce cas-ci, il me fallait trouver l’éditeur assez audacieux pour risquer l’aventure dans une publication alors sans notoriété, et au sein d’une toute jeune entreprise. Rosaire Morin, un éditeur du milieu, a accepté de me donner un coup de main à court terme. Entre-temps, j’ai réussi à convaincre le fondateur du journalisme économique au Québec, Claude Beauchamp, à se joindre à l’aventure. C’est Claude qui avait mis sur pied à La Presse dans les années 1970, la première véritable section économique dans un quotidien. Il a accepté de quitter Le Soleil, où il poursuivait sa carrière comme rédacteur en chef et éditeur adjoint. Il en fallait, du courage et une bonne dose de vision! Il a monté une équipe de grande qualité autour de lui: Rosaire Mailloux à la publicité, Michel Lord, Serge Therrien… Un nom ressort: celui de Jean-Paul Gagné, qu’il est allé chercher au Soleil et qui dirigera et incarnera Les Affaires pendant plus de 30 ans. Il en est d’ailleurs toujours un collaborateur important. Quand Claude a quitté Transcontinental, en 1990, le journal Les Affaires était devenu le premier hebdomadaire économique francophone en Amérique du Nord.

 

L. A. — Comment avez-vous convaincu Claude Beauchamp de se joindre à vous?

R.M. : Ce qui a joué en ma faveur, c’est que son intérêt pour Les Affaires ne datait pas de la veille. Il y avait travaillé tout en poursuivant ses études de droit. Il m’a signifié vouloir être actionnaire, ce que j’ai accepté, conditionnel à la réalisation d’objectifs financiers qu’il a constamment dépassés. C’était un pacte entre deux entrepreneurs. Ce sera le début d’une fructueuse collaboration qui s’étendra sur dix ans. En cours de route, Claude deviendra le premier président de notre secteur des médias dont il jettera les bases à partir de nos publications économiques. Au milieu de la décennie 2000, Transcontinental formera le quatrième groupe de presse écrite au Canada. Une belle aventure commencée un jour de 1979 avec l’acquisition du journal Les Affaires.

 

L. A. — Pourquoi la liberté éditoriale était-elle fondamentale d’après vous?

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