Saison «catastrophique» pour les cabanes à sucre

Publié le 06/04/2020 à 11:22

Saison «catastrophique» pour les cabanes à sucre

Publié le 06/04/2020 à 11:22

Par La Presse Canadienne

Pierre Faucher, de la Sucrerie de la Montagne (Photo: Graham Hughes/ La Presse canadienne)

Pierre Faucher a passé la majorité du mois de février à se préparer à accueillir les dizaines de milliers de clients qui viennent chaque année dans sa cabane à sucre située à l’ouest de Montréal pour se gaver de nourriture traditionnelle imbibée de sirop d’érable.

Aujourd’hui, les longues tables de la salle à manger vieille de 200 ans sont vides, la nourriture n’est pas mangée. Si la cabane à sucre compte habituellement sur une centaine d’employés pendant la haute saison, le personnel a été réduit à cinq personnes en raison de la fermeture obligatoire des restaurants et des restrictions provoquées par le confinement pour lutter contre la propagation de la COVID-19.

Si très peu d’entreprises ont été épargnées par la crise, le moment où elle survient est particulièrement cruel pour les centaines de cabanes à sucre commerciales de la province de Québec, qui récoltent la majorité de leurs revenus entre la fin février et le début avril.

« C’est un très dur coup », a admis M. Faucher, qui gère la Sucrerie de la Montagne, à Rigaud, depuis plus de 40 ans. Il estime que son établissement accumule 60 % de son chiffre d’affaires pendant la saison des sucres.

« J’ai déjà connu des situations difficiles, mais celle-là gagne le premier prix. »

M. Faucher a indiqué que seule la production du sirop d’érable continuait. Il a reçu quelques demandes de livraison de nourriture, mais rien pour compenser les pertes provoquées par la crise.

Kasandra Cherrier, copropriétaire de la Sucrerie Bonaventure, à Mirabel, estime ses pertes à 250 000 $. Contrairement à M. Faucher, Mme Cherrier n’est pas autorisée à être en activité à longueur d’année, ce qui signifie qu’elle ne pourra pas rouvrir les portes de sa cabane avant 2021.

Le moment du début du confinement et des restrictions a eu un impact particulièrement important sur son entreprise, puisqu’elle venait de dépenser des dizaines de milliers de dollars pour entreposer de la nourriture et embaucher des employés.

Elle a finalement dû donner la majorité de la nourriture à des banques alimentaires et elle tente d’obtenir un prêt bancaire pour éviter d’avoir à déclarer faillite et fermer définitivement ses portes.

Si la production de sirop d’érable à travers la province n’est pas particulièrement touchée, la saison des sucres sera surtout difficile pour les cabanes qui se fient beaucoup aux revenus générés par leur salle à manger, selon la porte-parole de l’organisation représentant les producteurs de sirop d’érable du Québec.

Hélène Normandin a noté que si ces établissements ne représentaient qu’une fraction des quelque 7000 producteurs de sirop, ces cabanes jouaient néanmoins un rôle important dans le maintien des traditions québécoises.

« Même s’il n’y en avait que quelques centaines, ils représentent le lien entre le consommateur et le producteur dans l’imaginaire collectif. C’est ça la vision d’une cabane à sucre », a rappelé Mme Normandin.

La fermeture des salles à manger a mené certaines cabanes à sucre à améliorer leur service en ligne, offrant la commande de repas ou même des brunchs en diffusion continue via Facebook.

Michaël Constantin a noté que sa cabane à sucre familiale du nord de Montréal offre des repas traditionnels congelés qui peuvent être récupérés par les clients et savouré à la maison.

Il dit avoir vu une augmentation du nombre de commandes en ligne, mais il n’a pas encore commencé à offrir la livraison à domicile.

Même si les revenus générés par ce service ne sont pas comparables à ceux des salles à manger, il espère que cela lui permettra de réembaucher certains employés dont il a dû se départir — avec l’aide financière des programmes gouvernementaux.

De son côté, M. Faucher est sûr de voir son entreprise familiale survivre jusqu’à l’an prochain, même s’il devra s’endetter pour le faire.

« Mes parents et mes grands-parents sont passés à travers les Première et la Deuxième Guerres mondiales et la grippe espagnole, a-t-il dit. Il n’y a pas de raison de ne pas passer à travers ça. »

 

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