Entrevue n°243: Frédéric Duponchel, pdg, Accuracy


Édition du 11 Avril 2015

Entrevue n°243: Frédéric Duponchel, pdg, Accuracy


Édition du 11 Avril 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Un des principes fondateurs d'Accuracy est l'exigence bienveillante. En quoi consiste-t-elle ?

F.D. - L'exigence bienveillante régit toute notre politique de ressources humaines. Nous pratiquons un métier exigeant. Les délais sont courts. Les projets d'Accuracy durent de deux à six semaines. Comme nos associés travaillent pour des clients qui ont des enjeux difficiles, on ne peut pas se tromper lorsqu'on les conseille. Tout cela place beaucoup de pression sur nos équipes. C'est ce qui explique le terme «exigence». Mais on veut que ce travail difficile se fasse dans de bonnes conditions. D'où la bienveillance, à la fois individuelle et collective. Nous voulons des consultants qui soient bien dans leur peau. On pense qu'ils seront plus performants s'ils se sentent bien. Pour qu'ils soient bien, nous conservons une hiérarchie plate et un management accessible. Nous comptons 35 associés pour 250 employés, ce qui équivaut à un associé pour superviser six employés. Nous leur expliquons beaucoup la stratégie et les façons de l'implanter. Nous parlons de façon transparente des difficultés et nous sommes ouverts à toutes les questions.

D.B. - Cette année, Accuracy s'est classée première en France lors de l'enquête de l'institut Great Place to Work. De quoi s'agit-il ?

F.D. - C'est un institut américain qui mène une enquête annuelle sur la satisfaction des employés de ses 400 entreprises membres. Notre entreprise est membre depuis sept ans. Au cours des six dernières années, Accuracy s'est classée 2e ou 3e. Cette année, elle arrive en 1re place.

D.B. - La notion «d'employeur de choix» ne commence-t-elle pas à dériver ? Pour les entreprises qui y aspirent, elle semble devenue une fin et non un moyen...

F.D. - C'est vrai. Il y a deux façons de voir le label d'employeur de choix. Soit on le prend comme une fin. Alors on donne des gadgets aux employés pour qu'ils soient contents. On se classe premier un jour et après on n'est plus là, parce que ça ne peut pas durer de cette façon-là. Soit on en fait vraiment une stratégie. Je pense que c'est le cas d'Accuracy. Nos actions s'inscrivent dans la durée. Il faut respecter les gens, leur expliquer les choses. Il faut les aimer, tout simplement.

D.B. - Quels types de mandats faites-vous ?

F.D. - Nous travaillons dans trois grands mondes : celui de la transaction, celui des contentieux entre entreprises et celui des difficultés d'entreprises.

D.B. - Votre cabinet compte des économistes. Pourquoi ?

F.D. - Cela fait partie des éléments distinctifs d'Accuracy. Le comptable est formé pour regarder les chiffres de l'entreprise. Il s'assure qu'ils sont exacts, que le modèle est bien construit. L'économiste, lui, regarde les chiffres autour de l'entreprise. Il réalise des analyses de marché pour vérifier les hypothèses de l'entreprise. Nous avons, par exemple, des experts en construction et infrastructures qui nous aident dans des mandats comme le chantier de Flamanville, où EDF construit une nouvelle génération de réacteurs nucléaires.

D.B. - Parlez-nous de la philosophie «one firm».

F.D. - Je dis à nos employés : «Oubliez vos nationalités, vous êtes tous des Accuraciens et vous travaillez ensemble. Vous avez un savoir-faire et on vous envoie là où l'on a besoin de vous».

D.B. - Qu'est-ce que l'Accu Incub ?

F.d. - C'est le programme par lequel Accuracy aide les start-ups. Comme toutes les entreprises, certains jeunes nous quittent pour aller fonder leur start-up. Pour éviter d'en perdre trop, nous offrons à nos employés la possibilité de travailler dans l'environnement start-up sans nous quitter. Chaque année, Accuracy sélectionne trois ou quatre start-ups que l'on coache et encadre gratuitement.

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