Bureau en Gros. Le détaillant d'articles de bureau s'est doté d'un programme inspiré du best-seller The Leadership Challenge.

Depuis 15 ans, Pascale Valois travaille chez Bureau en Gros, où elle avait été embauchée à titre de chef de service, responsable du recrutement et de la formation dans les 25 magasins du Québec. Au fil des ans, ses responsabilités se sont accrues à mesure que l'entreprise grandissait au Québec (300 succursales à l'heure actuelle). Et le titre de Pascale Valois est devenu directrice régionale. Même personne, même poste, mais un titre qui change avec les besoins, et un leadership qui se développe. « J'ai grandi avec l'entreprise », dit-elle.
Bureau en Gros - Staples au Canada anglais et aux États-Unis - croit à l'importance de former ses cadres aux bonnes pratiques de leadership, dit la gestionnaire de 48 ans.
La filiale canadienne a adopté il y a trois ans une formation reposant sur l'ouvrage The Leadership Challenge, de James Kouzes et Barry Posner, et qui a connu un fort succès aux États-Unis. Pascale Valois a suivi une formation de trois jours à l'intention des gestionnaires supervisent une équipe et qui possédaient un certain potentiel de développement.

Animée par le vice-président aux ressources humaines, la formation réunit 15 personnes par groupe. Elle marie théorie, exercices et discussions de groupe. Mais contrairement à bien des formations qu'on oublie peu de temps après les avoir suivies, le Leadership Challenge prévoit une séance à chaque trimestre. L'entreprise a créé un microsite (The Leadership Community) dans son intranet où les participants peuvent soumettre des questions, échanger sur leurs expériences et bénéficier des conseils de mentors.

Ce genre de suivi est très utile, croit Mme Valois. « Cela nous permet de garder à l'esprit les concepts acquis. »

Une formation en cinq pratiques.

La formation du Leadership Challenge s'articule autour de cinq pratiques.Le premier apprend aux gestionnaires à déterminer leurs valeurs, à les communiquer aux employés et à agir en accord avec ces valeurs.

Le deuxième principe est qu'il vaut mieux susciter l'engagement des employés que de leur demander de se conformer. « Cela se fait en fixant des objectifs et en établissant un dialogue au lieu d'un monologue », résume la directrice régionale.

Le troisième principe est que le leadership consiste aussi à remettre en question les pratiques existantes.
Le quatrième ingrédient d'un bon leadership est la capacité de partager son pouvoir avec ses employés, de les rendre autonomes et responsables des résultats. « Souvent, les gestionnaires veulent obtenir le mérite des projets et prennent tout sur leurs épaules, ne laissant pas les autres apporter leur contribution », note Mme Valois.

Le cinquième point du Leadership Challenge porte sur la reconnaissance du travail des employés, « qu'on a souvent tendance à oublier quand on est trop occupé ».

Rester près des employés

Pascale Valois tire plusieurs leçons de sa formation en leadership. « Le leader ne doit pas se contenter de communiquer sa vision une seule fois, mais doit la renforcer sans cesse quotidiennement et l'appliquer dans ses actions », explique-t-elle.

Et surtout : de ne pas oublier de demeurer près des employés, même quand on gravit les échelons et que nos responsabilités augmentent. « Avant, tous les employés relevaient directement de moi. Mais maintenant, ils relèvent d'autres gestionnaires, qui eux, relèvent de moi. Le risque est que je m'éloigne de mon équipe. Il faut en être conscient », dit-elle.

Collaborer avec les autres gestionnaires

Bureau en Gros a également mis en place une autre formation en leadership nommée Smart Easy Team.
Cette formation apprend aux gestionnaires à diriger ou à participer à des équipes multidisciplinaires pour réaliser des projets ponctuels.

« Avec cette formation, nous apprenons à sortir de nos '' silos '' et à nous ouvrir aux réalités des autres gestionnaires pour collaborer avec eux. C'est très instructif : on en apprend sur les autres services, on apprend à ne pas sauter aux conclusions et on développe notre écoute », dit Mme Valois.