Lorsque Marjolaine Castonguay a abandonné ses études doctorales en biologie pour ouvrir une firme de consultants en environnement, en Gaspésie, en 1991, les encouragements ne pleuvaient pas. « T'es folle ! Tu vas mourir de faim ! » lui disait son directeur de thèse de l'Université Laval.

Mais cette fonceuse, alors âgée de 29 ans et mère de trois enfants en bas âge, ne manquait pas d'audace. Il faut dire que l'économie battait de l'aile et que l'environnement était davantage une source de soucis que de bénéfices pour les chefs d'entreprise...

Sans subvention ni aide financière, Marjolaine Castonguay a néanmoins bâti, mandat après mandat, une des firmes de consultants les plus respectées au Québec. « En affaires, il faut prendre le temps de se faire connaître, être tenace et optimiste », dit-elle.

Au fil des ans, Pesca Environnement a développé plusieurs champs d'expertise. D'abord la gestion des populations de saumons en Gaspésie, puis le traitement des eaux usées et, plus récemment, l'énergie éolienne. Sollicitée par les municipalités, les ministères, les organismes gouvernementaux et les entreprises privées, l'entreprise connaît une belle croissance.

« Les mandats ont beaucoup évolué depuis 20 ans, ajoute-telle. En fait, les entreprises qui sollicitent nos services le font, certes, en raison des lois et règles qui régissent leur industrie, mais de plus en plus par conviction. On sent de leur part une grande motivation à traiter des questions environnementales qui les touchent. »

Lancée avec deux employés, Pesca compte maintenant une quarantaine de professionnels (ingénieurs, biologistes et urbanistes).

Bureau avec vue sur mer

Face à la croissance de son entreprise, elle admet avoir songé à déménager son siège social de Carleton-sur-Mer dans un des bureaux satellites de Pesca à Rimouski, Québec ou Montréal, là où se trouvent ses principaux clients. Très attachée à la qualité de vie que procure la Gaspésie, la spécialiste de l'environnement a préféré transformer un ancien motel pour offrir plus d'espace à ses employés. Un bâtiment qui abrite 14 bureaux avec balcon et portefenêtre offrant une vue sur le fleuve ou sur les montagnes.

À l'approche de la cinquantaine, Marjolaine Castonguay sait que d'autres défis l'attendent. À commencer par l'économie, qui retardera ou mettra en péril certains contrats en 2009. Une situation de déjà vu qui motive la chef de Pesca à développer d'autres marchés et à faire fi, une fois de plus, de ceux qui voudraient l'en décourager.