Les leaders n'ont, en réalité, que deux qualités de base : l'intelligence et l'empathie. Ses autres aptitudes, telles qu'être visionnaire et avoir une bonne écoute, en découlent. C'est pourquoi les organisations devraient rechercher ces caractéristiques fondamentales chez les candidats à l'embauche.

C'est ce qu'affirme James Norrie, vice-recteur de l'École de gestion Ted-Rogers de l'Université Ryerson, en Ontario.

Nous naissons avec une intelligence intellectuelle, qui évolue au fur et à mesure qu'on acquiert de l'expérience, croit M. Norrie.

Quant à l'intelligence émotionnelle, il s'agit de notre habileté à communiquer avec les autres, à décoder le langage corporel et à comprendre différents points de vue. Nous naissons également avec une intelligence émotionnelle qui, elle aussi, se développe au fil des ans.

"L'empathie du leader est une qualité qui donne le goût aux autres de le suivre", souligne M. Norrie, coauteur du livre The A to Z Guide to Soul-Inspiring Leadership.

Grâce à l'empathie, le leader comprend mieux les émotions des gens qui l'entourent. Et une fois qu'on comprend les gens, on peut apprendre le reste, ajoute-t-il.

Les qualités interpersonnelles

Afin d'inspirer confiance, un leader doit cultiver plusieurs qualités interpersonnelles, croient Farès Chmait, président fondateur de la firme-conseil Impact Pro, et David Lank, directeur émérite du Centre Dobson pour les études en entrepreneuriat de l'Université McGill.

Le leader doit avoir de la facilité à communiquer et surtout à écouter les autres, dit M. Lank. Ses actions doivent être cohérentes avec ses propos, souligne pour sa part M. Chmait. Par ailleurs, un leader accorde beaucoup d'importance aux autres, il est très attentif à ses collaborateurs, explique M. Chmait. Il fait également preuve de tact et s'efforce de s'exprimer avec clarté. Il donne l'exemple et agit comme le leader qu'il aimerait lui-même avoir.

Mais ce n'est pas que du sérieux : un leader a aussi le sens de l'humour. "C'est un dosage qu'on apprend à gérer en fonction des personnes pour alléger la pression sans devenir laxiste", soutient M. Chmait.

Les qualités professionnelles

Sur le plan professionnel, un leader est un visionnaire, croit M. Chmait. Il a une vision globale, tout en sachant comment agir de manière pragmatique pour faire avancer l'équipe.

James Norrie croit cependant que cette qualité n'est pas obligatoire à tous les niveaux, car l'établissement d'une vision est habituellement réservée à la haute direction.

Selon M. Lank, "les grands leaders pensent au long terme, sans être obsédés par les détails".

Un leader reconnaît les efforts et les accomplissements de ses collaborateurs et instaure ou encourage une culture de reconnaissance dans l'entreprise, avance M. Chmait. Et il ne prétend pas avoir toutes les réponses, enchaîne James Norrie.

Alors, si un leader possède toutes ces qualités, a-t-il automatiquement un passeport pour la réussite ? Pas nécessairement, car c'est souvent une question d'être au bon endroit au bon moment, croit M. Lank. "Tout le monde peut devenir leader, mais ça dépend du contexte dans lequel la personne se trouve."

Précision

Dans l'article portant sur le programme de planification de la relève de RSM Richter Chamberland paru en page 21 de notre dernier numéro, nous avons mal identifié la personne figurant sur la photo. Il s'agissait de Stephen Rosenhek, associé directeur.

Nos excuses.

Voici le dernier volet de notre série visant à faire découvrir des éléments essentiels au développement culture du leadership en entreprise.

Cet article a été publié dans le journal LesAffaires du 28 mars 2009.