Des comités de direction vraiment agréables

Publié le 01/12/2008 à 00:00

Des comités de direction vraiment agréables

Publié le 01/12/2008 à 00:00

Le mois dernier, j'ai dénoncé tout ce qui clochait dans les comités de direction. La vie de gestionnaire n'a pas besoin d'être aussi pénible. Je vous propose une autre façon de vivre ces rencontres en sachant que la plus efficace est de réfléchir par vous-même et d'inventer votre propre modèle en fonction de ce que vous êtes.

Une réunion du comité de direction doit servir à se faire entendre, tout en sachant comment se sentent nos collègues - ces autres dont nous avions parfois peur - et comment nous pouvons les aider. Ainsi, nous avons le sentiment d'avoir parlé et dialogué de choses vraiment essentielles. Si tant de JE sont devenus démesurés, c'est parce qu'il y a très peu de véritables projets collectifs. Pourtant, nous avons tous le désir de contribuer à quelque chose de plus grand que nous-mêmes.

Pour qu'il y ait un projet collectif, il est d'abord capital de définir le bien commun, notre bien commun. Ainsi, nous prendrons des décisions non pas en fonction de nous, de notre service, mais en fonction du bien de tous. Qu'est-ce qui importe à ce moment dans notre organisation ? Nous passons tellement de temps à parler de sujets sans importance que notre intelligence et notre motivation finissent par s'atrophier !

Cependant, que vaut un projet collectif si ceux qui doivent le porter n'ont ni la motivation, ni l'énergie de le faire ? Ainsi, toute rencontre du comité de direction devrait débuter par une question : "Comment ça va ?" Si les vice-présidents ou le président ne vont pas bien, l'avenir de l'organisation m'inquiète. Et si personne ne peut en parler, cela m'inquiète encore plus ! Le patron du Réseau de transport de Québec, Normand Carrier, a d'ailleurs instauré les déjeuners "Comment ça va ?" du DG pour se rapprocher de ses 1 000 employés et saisir le climat qui règne dans son entreprise. Robert Dutton, président de RONA, mange tous les midis à la cafétéria. Il veut savoir comment va son personnel.

Les organisations, doit-on le rappeler, sont composées de personnes. Les comités de direction aussi. Toutefois, trop souvent, ce ne sont pas les personnes qui se présentent à la réunion, mais plutôt leur titre. Dans les groupes qui ont choisi d'évoluer, les membres en viennent à oublier leurs titres. Ils se retrouvent entre personnes intelligentes, au service d'un projet commun où tous les talents sont mis à contribution.

Martine, cadre supérieure, me disait l'autre jour : "J'ai hâte d'être à la prochaine rencontre du comité de direction. Je me sens un peu mal à l'aise dans mon nouveau rôle et j'aimerais en parler au groupe. Leurs commentaires m'aideront à devenir une meilleure leader." Pour elle, le comité de direction est devenu un espace de partage et de soutien où tous deviennent meilleurs ensemble. Mais pour que survienne ce revirement, il a fallu un drame. L'an dernier, deux des membres de ce comité ont démissionné pour cause d'épuisement professionnel. Le reste du groupe était atterré. "Comment avons-nous pu ne rien remarquer alors que nous nous voyons toutes les semaines ?" Depuis, ils ont choisi d'expérimenter un autre type de réunion.

La coach Danielle Sauvageau souligne que nous savons souvent prendre de bonnes décisions, mais plus rarement la meilleure. Ce discernement exige du temps et la contribution de toutes les intelligences. Votre comité de direction devrait être un espace de confiance et de conscience propice à la créativité. Un environnement favorable à votre propre évolution et à celle du groupe. Nous grandissons dans la rencontre de l'autre et ces espaces de confiance deviennent le plus grand joyau d'une organisation.

À votre prochaine réunion du comité de direction, serez-vous celui qui osera proposer que ces rencontres se déroulent autrement ?

RÉMI TREMBLAY

a été président d'Adecco Québec et d'Adecco Canada. Il est l'auteur de deux ouvrages : Découvrez le bonheur au boulot et Les fous du rois. Depuis 2004, il accompagne les dirigeants qui souhaitent repousser les frontières de leur leadership.

remi.tremblay@esseleadership.ca

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