Crise oblige, davantage de conjoints aident à la maison

Publié le 05/11/2009 à 16:37

Crise oblige, davantage de conjoints aident à la maison

Publié le 05/11/2009 à 16:37

Par La Presse Canadienne

Avec la crise, beaucoup d'hommes ont perdu leur emploi aux Etats-Unis et on estime que deux millions d'épouses sont désormais l'unique source de revenus de leur foyer. Cette situation entraîne une nouvelle répartition des tâches domestiques, les époux sans travail s'occupant davantage du ménage et des enfants.

Lily Pabian et son mari Jeff, qui résident à Mapleton (Géorgie), ont appris à se partager les tâches ménagères lorsqu'il a perdu son emploi et que cette mère au foyer a dû s'absenter de la maison pour travailler à temps partiel comme consultante. Mais les choses se sont compliquées lorsque Jeff a retrouvé un emploi trois mois plus tard.

Mme Pabian, 37 ans et mère de trois enfants, a continué à travailler tout en gardant l'essentiel des tâches parentales et ménagères. "Certains jours, j'ai l'impression de me noyer", dit-elle. "Il dit volontiers: 'Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider?', et moi je pense: 'Pourquoi faut-il que ce soit moi qui réfléchisse pour toi?'"

Les experts estiment que de nombreux maris qui se sont retrouvés au chômage à cause de la crise s'occupent probablement davantage des enfants et de l'entretien de la maison. Mais ils ne croient pas à la perpétuation de cette situation une fois que les hommes auront retrouvé du travail.

Constance Gager, sociologue au département des études de la famille et des enfants à l'université Montclair, explique que si les hommes participent aujourd'hui davantage aux travaux ménagers et à l'éducation des enfants, ce sont les femmes qui assument les deux-tiers de ces tâches, notamment pour changer les couches, emmener les enfants à des activités, leur donner le bain et préparer les repas. Les hommes, eux, ont plus tendance à jouer avec les enfants.

Plus des deux-tiers des mères américaines se présentent comme le parent à qui revient l'essentiel de la responsabilité de s'occuper des enfants, selon un récent sondage réalisé par la Fondation Rockfeller en partenariat avec le magazine "Time", pour le compte du Centre pour le progrès américain. Seulement 13% des hommes ont répondu la même chose.

Une question importante est de savoir si "les femmes veulent que les hommes prennent en charge ces tâches", souligne Katherine Newman, professeur de sociologie et des affaires publiques à l'université de Princeton. "Les femmes éprouvent une sorte de relation de propriété à l'égard de ces tâches", ajoute-t-elle.

"Je pense qu'il est dans notre nature de gérer plusieurs tâches à la fois, de faire plaisir", déclare Mme Pabian. "Cela devient une routine et la routine devient la norme. Cela ne me dérange pas, mais ça m'épuise."

Autre témoignage, celui de Linda Stolberg, 46 ans, qui habite Chicago. Son mari travaille toujours, mais elle a pris un emploi à temps partiel l'an dernier lorsque ses revenus ont baissé. Même si elle travaille 20 heures par semaine, elle dit n'obtenir qu'un minimum d'aide de son mari lorsqu'il s'agit de s'occuper de leurs deux enfants. "Je dois lui demander, et dans pareille situation on a constamment l'impression d'embêter. On choisit donc ses batailles. Certaines choses ne sont pas faites comme elles l'étaient avant", explique-t-elle.

Mme Stolberg estime qu'il n'est probablement pas juste qu'elle doive assumer l'essentiel de ces responsabilités, mais comme Mme Gager, elle pense que le travail de son mari, et le revenu qu'il génère, permet à son conjoint d'échapper aux tâches du foyer. "Je le laisse largement tranquille", reconnaît-elle.

Reste une tendance de fond, apparue avant la récession: les hommes s'occupent davantage du ménage et des enfants qu'avant. Et certaines familles espèrent que cela va durer.

Ann Worden dont le mari Peter a perdu son emploi dans une société de services financiers en avril a trouvé un poste d'enseignante à temps partiel. Elle rentre souvent fatiguée et affamée le soir, mais n'a pas à préparer le dîner, dont s'occupe Peter tandis que c'est leur fils de 16 ans qui met la table.

"Cela a été pour moi la plus grande surprise de cette expérience", explique Mme Worden, qui réside à Chatham (New Jersey), à propos de la cuisine de son mari. "Cela m'a fait retomber amoureuse de lui." Peter de son côté promet de continuer à mettre la main à la pâte à la maison, même lorsqu'il aura retrouvé du travail.

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