Bruce Bochy : la gestion des ego

Publié le 17/05/2011 à 15:32, mis à jour le 17/05/2011 à 15:33

Bruce Bochy : la gestion des ego

Publié le 17/05/2011 à 15:32, mis à jour le 17/05/2011 à 15:33

Par Premium

Bruce Bochy Le gérant des Giants de San Francisco raconte comment il a mené son équipe à la victoire pendant la Série mondiale.

« Dire à un partant qu’il restera sur le banc, ce n’est pas facile. Ce n’est pas simplement une affaire de gros ego... »

« Au début de la saison, on était optimistes. On savait qu’on avait une bonne équipe et des lanceurs capables de nous mener aux Séries. Et ça s’est vérifié.###

« Mais voilà, quand on atteint les Séries, tout le monde examine nos décisions à la loupe, justement au moment où on doit faire des choix difficiles. Le plus dur, pour un gérant, c’est d’avoir à changer le rôle qu’un joueur est habitué de tenir. Dire à un partant qu’il restera maintenant sur le banc, ce n’est pas facile. Ce n’est pas simplement une affaire de gros ego ; ces gars-là sont de très bons joueurs, qui ont l’habitude de sauter sur le terrain tous les jours.

« La décision la plus pénible que j’ai eu à prendre, c’est quand j’ai bâti ma rotation de lanceurs pour les Séries. Barry Zito est un bon lanceur, et il a joué un rôle essentiel pour nous mener aux Séries, mais j’ai dû le laisser de côté. J’ai opté pour une rotation à quatre partants, et j’ai pensé que je devais garder les quatre lanceurs qui fonctionnaient le mieux à ce moment-là. J’ai été honnête et direct avec Barry. Il a admis qu’il n’était pas à la hauteur et il en a assumé les conséquences. Je l’admire pour ça.

« J’ai fait d’autres changements et j’ai eu la chance d’avoir des joueurs capables de les accepter. Certains ont peut-être été mécontents sur le coup, mais ils ont respecté mes décisions ; ils ont fait passer les intérêts de l’équipe avant les leurs. Par exemple, Aaron Rowand avait été notre voltigeur de centre régulier, mais j’ai préféré choisir Andres Torres pour les Séries ; il a vraiment bien joué, et ça a contribué à dynamiser l’équipe. Aaron s’est donc contenté d’un rôle de réserviste.

« La beauté du baseball, c’est que beaucoup d’Américains le pratiquent, le regardent, l’aiment… Cette passion explique pourquoi les gérants sont si souvent critiqués. Mais ce n’est pas grave; je préfère que mes décisions soient critiquées plutôt que de ne susciter aucun intérêt. Aujourd’hui, les amateurs disent que j’ai pris les bonnes décisions, mais je sais qu’en réalité le succès repose surtout sur les joueurs ; mon rôle consiste simplement à les placer dans des situations qui leur permettront de réussir. C’est grâce à eux que mes choix se transforment en bonnes décisions !

« Comme partout, plus on apprend, meilleur on devient. Quand j’ai commencé, j’étais pareil aux autres jeunes gérants : beaucoup plus exigeant envers mes joueurs que maintenant. J’ai appris à devenir patient. »

Propos recueillis par Diane Brady

 

Adapté de : Bloomberg Businessweek

Cet hebdomadaire économique américain est publié depuis 2009

par Bloomberg, le groupe de presse et de données financières

créé par Michael R. Bloomberg, l’actuel maire de New York.

À la une

É.-U.: les taux sont assez restrictifs pour faire baisser l’inflation, juge une responsable de la Fed

13:05 | AFP

Les taux sont assez restrictifs pour faire baisser l’inflation, a estimé Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed.

Élections américaines: revue de la semaine

EXPERT INVITÉ. Le taux d'approbation, Kennedy, les «double haters», les débats et Kristi Noem.

Bourse: les gains du S&P 500 en 2024 restent fragiles

BALADO. Plus de la moitié du gain du S&P 500 lors des quatre premiers mois de 2024 est attribuable à... Nvidia.