L'innovation sociale redéfinira le monde du travail

Offert par Les Affaires


Édition du 10 Mars 2018

L'innovation sociale redéfinira le monde du travail

Offert par Les Affaires


Édition du 10 Mars 2018

Lyndsay Daudier, ambassadeur Les Affaires de mars

Le monde de l’emploi est en proie, depuis quelques années déjà, à des changements considérables. La délocalisation manufacturière, la robotisation et les avancées de l’intelligence artificielle nous assurent d’une chose : l’avenir du monde du travail ne ressemblera pas à son passé, même récent.

Que ce soit au chapitre des emplois offerts, des outils et des modes de travail, ou encore de ce que recherchent les nouveaux travailleurs et clients qui entrent sur le marché, on s’éloigne de plus en plus du modèle hérité de la révolution industrielle, où l’école s’est formée comme une chaîne de montage, produisant en fonction de la demande des employés formés pour des emplois normés et, par le fait même, de futurs clients pour des produits fabriqués en chaîne. 

Repenser notre conception d’emploi

Avec l’économie chauffée à bloc, nous vivons une situation de plein emploi virtuel au Québec. Les entreprises s’arrachent les employés qualifiés. Toutefois, l’avenir appartient dorénavant aux personnes qui mettent leur créativité au service de la solution de véritables problèmes, notamment sociaux. À terme, le véritable enjeu n’est donc pas la croissance de l’emploi, mais celle de l’entrepreneuriat. À cet égard, le Québec semble en relativement bonne position. Selon l’Indice entrepreneurial québécois 2017, produit par le Réseau M de la Fondation de l’Entrepreneurship, 40,9 % des Québécois(es) de 18 à 34 ans expriment le désir d’entreprendre. Même si seulement 9,4 % passent à l’action, le potentiel entrepreneurial non exploité demeure une excellente police d’assurance en vue du ralentissement inévitable du marché de l’emploi.

Créer les conditions favorables

À défaut de pouvoir « convertir » de nouveaux entrepreneurs, il faut, selon l’Indice, « conserver ceux qui sont présentement actifs et leur fournir un maximum d’outils et d’accompagnement ». C’est dans cette veine qu’intervient la Maison de l’innovation sociale (MIS), projet panquébécois fondé il y a 18 mois, avec la mission d’« éliminer les obstacles qui se dressent entre une idée à impact social positif et sa mise en œuvre ». Sa nouvelle plaque tournante, dans le quartier Griffintown, à Montréal, cherche à soutenir la réalisation de projets d’innovation sociale urbaine. Ce « laboratoire transitoire » réalisé en collaboration avec Entremise est le premier d’une série de dix. La MIS y activera quatre studios d’innovation sur les thèmes de la gouvernance, de la participation citoyenne, de l’infrastructure et de la finance alternative. Les projets retenus ont été choisis en fonction de quatre critères : besoin d’un espace à prix modique, retombées potentielles sur les collectivités locales, désir de contribuer à la vie commune et possibilité de synergies avec les autres occupants.

Bâtir la résilience

Les conséquences à long terme des disruptions qui affectent actuellement le marché du travail sont difficiles à prévoir. Les compétences entrepreneuriales, bien plus que les qualifications techniques, permettront de relever les défis qui nous attendent. Dans ce contexte, il est encourageant de voir des organismes comme la MIS, Esplanade, Temps Libre et un foisonnement d’incubateurs comme District 3 travailler en complémentarité au développement d’un écosystème de soutien intégré, adapté aux nouvelles réalités des entrepreneurs et en phase avec les besoins de la société et des populations.

Loin des dynamiques de concurrence, l’avenir est dans la collaboration pour maximiser l’impact sur le territoire. C’est aussi par la mise en commun, le choc des idées et les synergies que devront intervenir les entreprises et les institutions si elles souhaitent conserver leur pertinence et leur dynamisme.

Pour ces quatre jeunes sur dix qui aspirent à entreprendre, l’incitatif à se lancer croît avec l’impact potentiel et la possibilité de passage à l’échelle des initiatives. Il y a beaucoup d’avenir pour ceux qui veulent construire des ponts d’un nouveau genre.

Il y a peut-être aussi lieu de se demander comment l’école pourrait créer aujourd’hui le terreau capable de nourrir chez nos plus jeunes le désir et la capacité d’entreprendre et de sortir des cadres du passé.

Lyndsay Daudier est directrice, Développement stratégique et partenariats, Maison de l’innovation sociale.

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