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Le déplacement des auditeurs et des téléspectateurs sur le Web met à l'épreuve la croissance et la rentabilité des médias électroniques. Astral Media s'estime suffisamment agile pour surmonter cette menace et continuer de faire croître ses revenus et son bénéfice, comme c'est le cas depuis 53 trimestres consécutifs.
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D'ailleurs, pour souligner son extension dans le Web et les téléphones intelligents, le principal radiodiffuseur canadien et propriétaire de 20 chaînes de télévision spécialisées dévoilera à la fin de mai une nouvelle identité de marque et un nouveau logo. Cela coïncidera avec le déménagement, en juin, du siège social d'Astral au centre-ville de Montréal. L'immeuble Place Montréal Trust portera désormais le nom Maison Astral.
Les Affaires - Les appareils mobiles accélèrent la migration des consommateurs sur le Web. Comment Astral réagit-elle à cette menace croissante ?
Jacques Parisien - Il ne faut pas y voir une menace, mais un défi à relever. Nous avons la responsabilité de faire des choix stratégiques prudents. Nous avons la flexibilité nécessaire pour saisir les occasions, tout en nous alliant aux meilleurs partenaires pour atteindre nos objectifs.
Personne n'a encore la recette pour rentabiliser les médias Web, mais il est certain que l'avenir ne passe pas par le contenu gratuit. Nos 100 sites Web offrent du contenu ciblé et interactif complémentaire à nos stations de radio et à nos chaînes de télé. Pour l'instant, ce sont des sources de revenu, et ils deviendront éventuellement des sources de bénéfices.
L.A. - Comment Internet s'intègre-t-il à vos médias ?
J.P. - Nos 82 stations de radio diffusent sur le Web en temps réel ou en balladodiffusion. Elles exploitent des sites interactifs pour être encore plus proches des auditeurs. Les animateurs utilisent les messages-textes et les caméras Web en studio, et tiennent des blogues. Huit de nos dix chaînes spécialisées au Québec offrent la Web télé. Le nombre de visionnements a presque triplé depuis un an.
L.A. - Que vous apporte le nouveau partenariat avec le fournisseur de logiciels américain, Emmis Interactive, conclu le 8 mars dernier ?
J.P. - Ce partenariat montre que nous mettons plus que jamais l'accent sur l'interactivité de nos médias. Toutes nos stations de radio passeront à l'ère Web 3.0 cet été. Les logiciels d'Emmis et la formation de nos employés permettront à nos stations locales de créer un contenu encore plus interactif et d'offrir à nos annonceurs la possibilité d'établir un lien direct avec des clients potentiels.
L.A. - Le CRTC vient d'autoriser les télédiffuseurs généralistes à négocier des redevances avec les distributeurs de leurs signaux. Est-ce que cette décision redivisera la tarte des redevances d'abonnement à votre détriment ?
J.P. - Il n'est pas question de redistribuer les redevances des chaînes spécialisées aux chaînes généralistes. Au bout du compte, si les tarifs augmentent trop, ce sera au consommateur de décider ce qu'il est prêt à payer.
L.A. - Shaw a pris le contrôle des chaînes spécialisées de CanWest que vous convoitiez. Est-ce une occasion manquée ?
J.P. - Nous suivons de près ce qui se passe dans ce dossier, qui est devant les tribunaux. Nous avons indiqué notre intérêt pour les chaînes spécialisées auprès des créanciers et du partenaire dans ces chaînes, Goldman Sachs.
Si la transaction prévue n'aboutit pas, nous serons prêts à agir dès que l'occasion se présentera, seuls ou avec des partenaires.
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