Aquasirène conjugue fantaisie et stratégie


Édition du 14 Mai 2016

Aquasirène conjugue fantaisie et stratégie


Édition du 14 Mai 2016

« J’aurais pu vendre des franchises d’Aquasirène, mais je pense que les contraintes associées [au franchisage] auraient freiné les entrepreneurs. » – Marielle Chartier-Hénault, fondatrice d’Aquasirène.

Un an après la création de sa PME Aquasirène et l'ouverture de cinq écoles à Montréal, Toronto et Ottawa, Marielle Chartier-Hénault s'apprête à exporter son modèle d'entreprise et lance sa propre gamme de queues de sirène.

Récemment invitée à l'émission Dans l'oeil du dragon, à Ici Radio-Canada, Mme Chartier-Hénault a refusé l'offre de prêt de Gilbert Rozon, qui n'atteignait pas ses espérances. En revanche, le dragon Mitch Garber a proposé de soumettre son projet au Cirque du Soleil, dont il est président du conseil d'administration, tandis que l'entrepreneur Serge Beauchemin lui a proposé un «petit coup de main».

À 25 ans, la jeune femme a trouvé un créneau florissant qui allie sport et fantaisie : apprendre à nager comme une sirène. Ce loisir insolite combine la pratique du monopalme et de la natation synchronisée dans un costume de Lycra scintillant doté d'une nageoire en plastique.

Durant sa première année d'activité, soit de février 2015 à février 2016, Aquasirène a reçu 4 000 visiteurs et réalisé un chiffre d'affaires de 200 000 $. L'entreprise fait appel à une trentaine de maîtres-nageurs, sauveteurs et téléphonistes répartis entre ses écoles de Montréal, de Toronto et d'Ottawa. Marielle Chartier-Hénault en est l'unique actionnaire.

La jeune entrepreneure a élaboré des cours adaptés par niveaux, des forfaits d'abonnement, l'organisation d'événements tels que des enterrements de vie de jeune fille ou des anniversaires. Mais l'élément majeur de sa stratégie de croissance sera la vente de sa propre collection de queues monopalmes. «Jusqu'à maintenant, j'importais des queues de sirène d'Allemagne, d'Australie et des États-Unis pour les prêter à mes élèves durant le cours, explique-t-elle. Mais ces modèles sont plus conçus pour l'amusement que pour la performance, ils se brisent facilement, et comme mes clientes me demandent souvent si elles peuvent les acheter, j'ai eu l'idée d'en commercialiser moi-même.»

Elle a donc ébauché une gamme de nageoires adaptées à la pratique sportive et trouvé un fabricant sur le site chinois alibaba.com. En février, elle a organisé une campagne de sociofinancement Kickstarter pour financer sa première commande, récoltant plus de 19 000 $ en un mois. Les créations, actuellement produites en Chine, seront vendues aux clientes au cours des prochaines semaines, à partir de 140 $ plus les taxes.

Et l'aventure Aquasirène continue. En avril, des entrepreneurs de Chicago, de Burlington et des Bahamas ont acheté une licence «Aquasirène» pour 3 000 $. Marielle Chartier-Hénault leur a dévoilé les bases de son modèle d'entreprise : ils peuvent désormais utiliser ses techniques et son nom pour implanter le concept dans leurs villes. D'autres acheteurs de Québec, de Vancouver, de Phoenix, de Hawaï et de Boston devraient recevoir la licence cet été, désormais vendue 3 800 $.

«J'aurais pu vendre des franchises d'Aquasirène, mais je pense que les contraintes associées [au franchisage] auraient freiné les entrepreneurs, et ça m'aurait obligé à leur porter assistance si leur affaire ne marche pas, dit-elle. Avec la licence, ils ont plus de liberté et les écoles qu'ils vont ouvrir me permettront de vendre mes nouvelles queues monopalmes : tout le monde y trouve son compte.»

Durant sa première année d’activité, soit de février 2015 à février 2016, Aquasirène a reçu 4 000 visiteurs et réalisé un chiffre d’affaires de 200 000 $

Dans les hôtels du monde

Le concept Aquasirène s'exporte aussi dans des groupes hôteliers. L'entreprise a offert des cours dans les établissements Sandals en Jamaïque l'été dernier et sera présente dans les hôtels Scottsdale en Arizona cette année. «Aller dans des centres de villégiature nous permet de faire découvrir Aquasirène à des touristes du monde entier, explique la chef d'entreprise. À leur retour de vacances, ils peuvent s'abonner à l'école la plus proche de chez eux ou m'acheter une licence s'il n'y en a pas encore dans leur ville !»

L'entrepreneure mise beaucoup sur les réseaux sociaux pour faire connaître ses activités. Elle juge cette stratégie gratuite plus utile que la publicité traditionnelle, calculant qu'en moyenne, deux personnes qui passent dans sa piscine motivent une nouvelle recrue. «J'accorde toujours 10 minutes à la fin du cours pour que les gens prennent des photos avec leurs costumes et les publient sur leurs réseaux sociaux, explique-t-elle. J'ai aussi trouvé très efficace d'inviter des blogueurs à tester mon cours. La vidéo de l'un d'eux a été vue 5 millions de fois sur Internet.» Cette stratégie 2.0 la conduira bientôt sur YouTube, où elle animera une chaîne de tutoriels consacrés au monde des sirènes.

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