Semaine cruciale pour le «Big Three»

Publié le 17/11/2008 à 00:00

Semaine cruciale pour le «Big Three»

Publié le 17/11/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Les "Big Three" de Detroit (Michigan), General Motors, Ford et Chrysler, sont touchés de plein fouet par la crise, entre difficulté à trouver du crédit et baisse de la consommation: ils cherchent à obtenir 25 milliards de dollars en prêts d'urgence du plan de sauvetage du secteur financier.

Mais, craignant un blocage, certains partisans d'une intervention en leur faveur envisagent une enveloppe plus modeste, histoire de mieux faire passer la pilule et d'obtenir l'aval du Congrès.

Barack Obama a mis son poids dans la balance dimanche, jugeant que l'"effondrement complet de l'industrie automobile serait un désastre dans ce type de contexte". Il a dit espérer un accord dans la semaine entre la Maison Blanche et le Congrès, un accord qui ne soit pas un "chèque en blanc", mais conditionné à un projet pour construire l'avenir d'une industrie automobile viable.

Les démocrates du Sénat comptent faire voter lundi un texte liant le sauvetage du secteur automobile à une loi déjà adoptée par la Chambre des représentants élargissant les bénéficiaires des allocations-chômage. On s'attendait à un vote dès mercredi.

La Maison Blanche propose quant à elle de réaffecter aux besoins d'urgence liés à la crise les 25 milliards préalablement approuvés pour aider le secteur à produire des voitures plus respectueuses de l'environnement. Ce à quoi les démocrates sont fermement opposés.

Au Sénat, les démocrates, confrontés en outre au risque d'un veto du président George W. Bush, auront besoin d'au moins une dizaine de votes républicains pour empêcher leurs opposants de bloquer leur projet. Pour l'instant, deux sénateurs républicains ont rallié les démocrates, et d'autres n'excluent pas de faire de même, sous conditions.

Parmi eux, Richard Shelby (Alabama), qui estime qu'un plan de sauvetage ne ferait que retarder la mort inexorable du secteur: "ils ne construisent pas les bons produits. Ils ont des bons employés, mais pas une bonne direction. Ils n'innovent pas. Ce sont des dinosaures, en un sens".

A la Chambre des représentants, la commission des services financiers doit se pencher mercredi sur la question d'un plan de sauvetage pour l'industrie automobile.

La profondeur de ces désaccords laisse penser qu'un coup de pouce au secteur automobile n'aura pas lieu pendant cette session "post-électorale" du Congrès (lame-duck session) et pourrait devoir attendre 2009, et l'arrivée aux commandes de Barack Obama et d'un Sénat où les démocrates auront une majorité renforcée.

Mais si les républicains abandonnent l'automobile à son sort, ils risquent gros dans ces Etats industriels du Midwest cruciaux dans la vie politique américaine. Cette année, ces Etats-clés sont presque tous tombés dans l'escarcelle d'Obama, y compris l'Ohio, éternel "swing-state", et l'Indiana, qui n'avait pas voté démocrate depuis 1964. Il avait également emporté haut la main le Michigan.

"C'est un problème national", a mis en garde le sénateur démocrate du Michigan Carl Levin. "L'industrie automobile touche des millions et des millions de vies", a-t-il ajouté, expliquant que le secteur luttait pour s'adapter à un marché en train de changer, mais avoir besoin d'une aide immédiate pour survivre à la crise.

Les "Big Three", pris à la gorge, font une pression tous azimuts sur les élus pour obtenir un plan de sauvetage, et viendront plaider leur cause au Congrès en début de semaine. GM affirme qu'il pourrait ne pas survivre à la fin de l'année sans aide du gouvernement.

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