Le lancement de l'appel d'offres pour le contrat des voitures du métro de Montréal, qui devait avoir lieu jeudi, est reporté de sept jours. Photo : LesAffaires.com

Le lancement de l'appel d'offres pour le contrat des voitures du métro de Montréal, qui devait avoir lieu jeudi, est reporté de sept jours.

Le ministre des Transports, Sam Hamad, a confirmé le report à la suite de pourparlers tenus récemment entre le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM), en vue d'accélérer le processus.

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M. Hamad, en point de presse à Québec, a invoqué l'urgence de remplacer les voitures vieillissantes du métro de Montréal, particulièrement les plus âgées d'entre elles qui datent de 1963, pour assurer le service aux usagers et la sécurité de ces derniers.

Sam Hamad a fait valoir que tout le dossier a déjà été retardé de plus de quatre ans, dont trois ont été perdues en poursuites devant les tribunaux.

La décision a toutefois provoqué une vive réaction d'inquiétude du fabriquant espagnol CAF qui, par voie de communiqué, a réclamé jeudi une rencontre avec le premier ministre Jean Charest afin d'obtenir des explications.

CAF rappelle qu'elle a manifesté son intention de participer à l'appel d'offres international à l'invitation de la STM et du gouvernement du Québec en présumant de la bonne foi de ceux-ci et de l'intégrité du processus.

L'entreprise espagnole estime que la suspension de l'appel d'offres et le recours éventuel à une loi spéciale irait à l'encontre des ententes de commerce international.

La possibilité d'une loi spéciale a été évoquée par le quotidien La Presse qui, dans son édition de jeudi, affirmait que le report visait à permettre à la STM de négocier de gré à gré avec Bombardier-Alstom en vue du remplacement des voitures du métro.

Selon le quotidien, le contrat serait toutefois revu à la baisse. Au lieu de 1053 voitures, ce sont plutôt 500 qui seraient commandées.

Une loi d'exception permettrait de s'assurer que le tout soit conforme aux règles commerciales et d'aller de l'avant rapidement, alors qu'un nouvel appel d'offres entraînerait des délais supplémentaires de 18 à 24 mois.

La CSN, qui représente les travailleurs de l'usine Bombardier de La Pocatière, a salué l'information, demeurant toutefois prudente sur la possibilité de voir le dossier débloquer rapidement.

Même son de cloche du côté de l'Association des manufacturiers d'équipement de transport et de véhicules spéciaux du Québec qui rappelle que ce contrat aura d'importantes répercussions sur toute la chaîne d'approvisionnement en équipements de transport, de même que sur l'économie québécoise.

À l'opposé, le deuxième groupe d'opposition à l'hôtel de ville de Montréal, Projet Montréal, se questionne sur ce report. Son chef, Richard Bergeron, a fait valoir par voie de communiqué que rien ne garantissait que cette démarche permettrait aux Montréalais d'avoir leurs nouvelles voitures de métro plus rapidement.

Qualifiant toute la saga du métro de dérapage, Richard Bergeron se demande si l'on ouvre pas ainsi la porte à de nouvelles poursuites et, donc, de nouveaux délais et si l'on ne s'expose pas à un gonflement du prix des nouveaux wagons.