Le transporteur Air Canada menace d'imposer un lock-out à ses pilotes à compter du lundi 12 mars, après avoir présenté jeudi sa "dernière et meilleure" offre aux syndiqués.

Air Canada a établi une échéance de minuit et une minute, lundi matin, soit le même échéancier que la grève annoncée par le plus important syndicat du transporteur, qui représente ses équipages au sol et ses mécaniciens.

Le vice-président exécutif et directeur des opérations du transporteur, Duncan Dee, a expliqué que l'entreprise se doit de mettre fin au climat d'incertitude qui nuit à ses clients, déstabilise la compagnie et porte atteinte à la réputation d'Air Canada.

"Nous comprenons et nous regrettons l'incertitude qui plane sur nos clients et nous les remercions pour leur patience et leur compréhension. Nous continuerons à diffuser des informations, y compris concernant des plans d'urgence, au fur et à mesure que les développements le justifieront", a-t-il dit par voie de communiqué.

Les pilotes d'Air Canada ont déclenché la grève pour la dernière fois en 1998, lors d'un conflit qui avait duré environ deux semaines.

La ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, surveille de près les négociations avec les deux syndicats, celui des pilotes et celui qui représente les équipages au sol et mécaniciens. Dans le passé, elle est intervenue rapidement dans les conflits de travail du plus important transporteur aérien du pays.

La menace d'un lock-out survient un mois seulement après le lancement de ce qui devait être une médiation de six mois entre le transporteur et ses 3100 pilotes. Une médiation précédente, d'une durée de deux mois, n'avait pas réussi à rapprocher les deux parties.

Les pilotes ont voté à 97 pour cent en faveur d'un mandat de grève le mois dernier.

L'offre présentée jeudi par Air Canada comprend des augmentations salariales de 2 pour cent pour les trois premières années et de 3 pour cent pour les deux dernières. L'entente prévoit également une accélération des gains admissibles à la retraite, plus tôt pendant la carrière d'un pilote.

Le syndicat des pilotes affirme que son dernier contrat de travail s'est traduit par un gel des salaires pendant plus de deux ans, en plus de permettre au transporteur d'économiser des centaines de millions de dollars relativement à ses obligations face au régime de retraite.