Les récriminations portent surtout sur le stationnement. Photo: DR

Quels sont les automobilistes les plus stressés au Canada? Pour le savoir, IBM a mis au point un indice d'opinion sur les médias sociaux axé exclusivement sur ce qui se dit à propos du trafic dans les grandes villes canadiennes. Un indice révélateur...

Ainsi, les Torontois sont ceux qui s'expriment le plus à ce sujet. C'est à Toronto que les messages sur le trafic sont les plus nombreux, et surtout les plus négatifs : sur une période de 11 mois, IBM a recensé 10 000 messages Twitter en lien avec le trafic, dont 40% étaient négatifs.

La principale cause de soucis à Toronto? Le stationnement. Les conducteurs cherchent désespérément une place pour leur voiture, puis expriment peu après leur frustration sur Twitter.

À l'autre bout du spectre, Halifax a enregistré moins de 1 000 messages liés au trafic, parmi lesquels 20% seulement étaient négatifs. Cela étant, Halifax avait une "intensité du trafic" supérieure à celle des autres villes, à l'exception de Vancouver. Par "intensité du trafic" on entend le rapport du nombre total de messages divisé par le nombre de citoyens : ça signifie qu'à Halifax les problèmes de circulation automobile concernent une plus grande part de la population que dans les autres villes analysées (Vancouver, Edmonton, Toronto et Montréal).

En fait, c'est à Montréal que l'intensité du trafic était la moins élevée. «Ce qui amène à penser que les Montréalais tweetent moins que les autres sur les problèmes de circulation, ou bien qu'ils sont plus blasés que les autres», indique l'étude d'IBM.

Un point commun : le stationnement fait l'objet des principales récriminations des automobilistes canadiens. Les autres termes les plus féquents sont "déplacements" et "stress". Inversement, "météo" et "travaux" sont les moins courants, alors qu'on aurait pu imaginer a priori le contraire.

«On peut en conclure que mettre l'accent sur les places de stationnement et cibler les communications sur la disponibilité des places constituent une possibilité pour les Villes de réduire le stress des conducteurs», est-il avancé dans l'étude.

«Il peut sembler évident de faire remarquer que les gens ont une perception négative du trafic, mais une analyse fouillée des données à ce sujet permet de mieux identifier les problèmes réels, et par suite de trouver des pistes de solutions à ceux-ci», dit John Longbottom, chef, villes plus intelligentes, d'IBM Canada. Et d'ajouter : «Pour un planificateur municipal ou le chef du marketing d'une entreprise, il est indispensable de savoir rapidement où affecter ses ressources afin d'avoir le plus d'impact sur les enjeux qui importent le plus aux citoyens ou aux clients.»

C'est qu'on peut aujourd'hui, en suivant ce qui se dit dans les médias sociaux, analyser les attitudes et les actions des citoyens sans filtre, et donc prévoir l'émergence de tendances au moment où elles apparaissent sur le Web. Ce travail d'analyse de données (big data, en anglais) peut permettre aux dirigeants de prendre de meilleures décisions, en se fondant sur des données utiles extraites des millions d'interactions quotidiennes des gens sur les médias sociaux, d'après IBM.