Dans le secteur municipal, les firmes d'ingénierie se livrent actuellement une "guerre de prix" qui pourrait mettre en péril "la qualité et la sécurité des ouvrages", prévient la principale porte-parole de l'industrie.
Dans un éditorial virulent publié récemment dans le magazine interne de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ), la pdg de l'organisme, Johanne Desrochers, souligne que des services professionnels sont actuellement bradés à 30, 40 ou même 70 pour cent de rabais par rapport à un barème gouvernemental "considéré comme un minimum requis".
Des services offerts à de tels prix "sont indignes de la profession", dénonce-t-elle, en estimant qu'ils "peuvent, à long terme, finir par compromettre la qualité et la sécurité des ouvrages".
Mme Desrochers en appelle à la responsabilité de ses 46 membres, les grandes firmes de génie québécoises, et les invite à "changer certains comportements".
Elle demande en outre à Québec d'imposer au secteur municipal la sélection fondée sur les compétences, en place depuis des décennies au sein des ministères et des sociétés d'État. À l'heure actuelle, le principal critère de sélection pour les services d'ingénieurs dans les municipalités est le prix.
Retenir la firme la mieux qualifiée pour un projet, même à un coût plus élevé, permet souvent d'en arriver à une meilleure conception qui se traduira ensuite par des économies sur les plans de la construction et de l'entretien, fait valoir l'AICQ.