Un jugement pourrait ébranler la vérification comptable

Publié le 14/04/2011 à 00:00, mis à jour le 15/04/2011 à 13:53

Un jugement pourrait ébranler la vérification comptable

Publié le 14/04/2011 à 00:00, mis à jour le 15/04/2011 à 13:53

Chronologie d'une saga

1977. Fondation de Castor Holdings au Nouveau-Brunswick par deux hommes d’affaires allemands. Pourquoi au Nouveau-Brunswick ? Parce que la loi de cette province permet que le conseil d’administration ne soit pas majoritairement canadien.

La maison-mère de Castor Holdings est administrée de Montréal alors que ses filiales internationales (Antilles, Chypre, Irlande, Suisse, etc.) sont gérées de Suisse et du Lichtenstein.

Castor regroupe une quarantaine d’actionnaires majoritairement allemands; les deux principaux (20 % chacun) sont Karsten von Wersebe et Wolfgang Stolzenberg. Peter Widdrington, président de la Brasserie Labatt est également actionnaire.

Début des années 80. M. von Wersebe crée l’empire immobilier York Hanover.

1987. Wolfgang Stolzenberg achète la part de Karsten von Wersebe dans Castor Holdings.

1991. Les états financiers vérifiés par Coopers & Lybrand (en date du 31 décembre 1990) montrent un actif (mirobolant pour l’époque) de deux milliards de dollars.

1992. Castor Holdings s’écroule; il n’y a plus un sou dans la société. C’est la faillite. Or, les états financiers vérifiés par Coopers & Lybrand ne mentionnaient pas cette absence de liquidités. Une centaine de créanciers intentent des poursuites individuelles contre Coopers & Lybrand, alléguant qu’ils s’étaient fiés aux états financiers vérifiés pour investir dans Castor Holdings. Plusieurs causes ont été réglées au fil du temps. Il reste une vingtaine de créanciers qui réclament toujours environ un milliard de dollars, avec les intérêts. La Cour supérieure du Québec décide de prendre un cas type, celui de Peter Widdrington (maintenant décédé), qui devint actionnaire à la fin de 1990.

1992. Le syndic, Bernard Gourdeau, de RSM Richter Chamberland, prend possession de 600 boîtes de documents et commence son enquête. Castor Holdings, en faillite, intente des poursuites contre ses dirigeants, ses administrateurs, ses consultants et ses vérificateurs.

1995. Début des interrogatoires. On découvre qu’Elliot Wightman, associé des vérificateurs Coopers & Lybrand, est associé à M. Stolzenberg dans certains projets immobiliers.

1996. Coopers & Lybrand fusionne avec Price Waterhouse.

1998. Aux termes de quelque 1 000 journées d’interrogatoires, le procès commence le 8 septembre 1998. À lui seul, l’expert en comptabilité Keith Vance témoigne du 12 juin 2000 au 18 février 2002 et est contre-interrogé du 25 mars 2002 au 5 octobre 2004.

2007. Le procès avorte, des problèmes de santé du juge Paul Carrière l’empêchent de continuer.

2008. En janvier, le procès reprend avec la juge Marie St-Pierre, de la Cour supérieure du Québec. Coopers & Lybrand tente en vain de la faire destituer sous prétexte que ses deux enfants travaillent pour le cabinet Stikeman Elliott, qui a déjà représenté la caisse de retraite de Chrysler Canada, qui a été actionnaire de Castor Holdings. Coopers avait fait destituer le tout premier juge dans ce procès, John Gomery.

2010. À l’automne, le procès prend fin.

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.