HSBC : l'international ou sinon rien


Édition du 01 Février 2014

HSBC : l'international ou sinon rien


Édition du 01 Février 2014

Par Stéphane Rolland

Photo: Bloomberg

La Banque HSBC Canada veut mettre fin à sa relation avec les petites entreprises qui ne font pas affaire à l'international, a appris Les Affaires. Plusieurs entrepreneurs canadiens et québécois sont touchés par cette décision.

La filiale de la banque britannique confirme qu'elle mène une «évaluation stratégique» de ses services aux PME. Ce processus aboutira à la fermeture des comptes bancaires des clients qui ne correspondent pas aux critères établis dans les «grandes orientations» que s'est données la banque en mai 2011.

«Nous voulons nous concentrer sur les petites entreprises qui ont des projets à l'étranger, explique Sharon Wilks, dirigeante des relations médias de HSBC Canada. Nous offrons un service personnalisé et nous voulons concentrer notre énergie sur les entreprises qui pourront profiter de notre expertise.»

HSBC a informé ses clients délaissés par une lettre, dont Les Affaires a obtenu copie, qui leur apprenait que leur compte sera fermé après un délai de 60 jours. Des lettres ont également été envoyées en janvier. Le processus suit son cours et d'autres clients pourraient recevoir le même avis. Mme Wilks n'a pas été en mesure de dire combien de clients seront touchés.

Les comptes des entrepreneurs ayant contracté une dette auprès de la HSBC ne seront pas annulés afin de ne pas exposer ces clients au risque de chercher un nouveau créancier, assure la porte-parole. Les entrepreneurs qui ont des projets à l'étranger, dont ils n'ont pas informé la banque, pourront demander à leur conseiller de poursuivre leur relation d'affaires, ajoute-t-elle.

La démarche ne touche pas que les entrepreneurs canadiens. La banque britannique a envoyé des lettres semblables à des clients américains, rapportait le Wall Street Journal en septembre.

Déception chez les entrepreneurs

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) est «déçue et surprise» de la décision de la HSBC, indique Martine Hébert, dirigeante de la division québécoise du lobby d'affaires. De plus, le délai accordé pour trouver un nouveau banquier est très court, juge Mme Hébert. «Soixante jours pour virer de bord quand on est une petite entreprise, ce n'est pas toujours évident, renchérit-elle. D'autant qu'on sait que c'est difficile pour les petites entreprises d'accéder à des services bancaires.»

Martine Hébert ne croit pas que la décision de la HSBC marque une tendance. Au contraire, d'autres institutions financières font de grands efforts pour attirer la clientèle, constate-t-elle.

Dans la plus récente édition du palmarès annuel des banques effectué par la FCEI, la HSBC arrive en avant- dernière position. Les coopératives d'épargne et de crédit se classent au sommet avec une note de 7,4/10, suivies de la Banque de Montréal et de la Banque Scotia à 5/10.

HSBC Canada se défend d'abandonner les petites entreprises. Mme Wilks rappelle que HSBC a annoncé en juillet dernier qu'elle investirait 1 milliard de dollars en 18 mois pour soutenir le développement international des petites et moyennes entreprises ayant un revenu de 3 à 250 millions de dollars.

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