Fiducies : plus de peur que de mal

Publié le 11/10/2010 à 08:25

Fiducies : plus de peur que de mal

Publié le 11/10/2010 à 08:25

Par La Presse Canadienne

Les conséquences du "massacre de l'Halloween" annoncé il y a quatre ans pourraient s'avérer moins importantes que prévu.

Les marchés avaient certes été effrayés lorsque le ministre des Finances, Jim Flaherty, avait annoncé le 31 octobre 2006 qu'Ottawa commencerait à taxer les fiducies de revenu au même titre que les entreprises à compter de 2011.

Mais selon un gestionnaire de fonds, les investisseurs n'ont pas à s'inquiéter.

"Les investisseurs qui cherchent à engranger des revenus ne seront pas lésés. Plusieurs fiducies de revenu _ voire la majorité des fiducies de revenu _ continueront de représenter des investissements convenables", soutient Leslie Lundquist, premier vice-président et co-chef de file du Fonds de revenu Bissett.

Dans plusieurs cas, la seule différence pourrait ne tenir qu'à un petit détail: si le nom d'une entreprise se termine par "Corp." au lieu de "Fonds de revenu" ou "Fiducie".

Les fiducies ont été populaires pendant de nombreuses années puisqu'elles permettaient de verser les flux de trésorerie aux investisseurs sous forme de remboursement de capitaux mensuels ou trimestriels, partiellement parce que cela leur évitait de payer des taxes corporatives.

Les participants qui recevaient ces remboursements de capitaux pouvaient alors s'acquitter des taxes en faisant leur déclaration annuelle.

Mais à la suite des changements qui sont survenus dans la structure des entreprises, les anciennes fiducies se sont transformées en compagnies donnant droit à des dividendes. Plusieurs ont alors tenté d'assurer leurs investisseurs de la stabilité de leurs dépenses engagées _ en dividendes au lieu des remboursements de capitaux.

"Il faut voir cela comme une action ordinaire assortie d'un rendement élevé en dividendes, et il n'y a rien de mal à cela. Les dividendes jouissent d'une taxation favorable", dit M. Lundquist.

Depuis 2006, de nombreuses fiducies ont disparu, mais d'autres ont établi des plans de match afin de déterminer comment elles pourraient tirer leur épingle du jeu dans une ère post-fiducie.

"Il sera toujours possible d'obtenir une visibilité sur le rendement", estime la vice-présidente de la Financière Aston Hill, Joanne Hruska.

Aston Hill est propriétaire de Crescent Point Energy Corp. (TSX:CPG), l'une des premières à se convertir l'année dernière, et de Pengrowth Energy Trust (TSX:PGF.UN), qui espère se convertir à son tour en entreprise donnant droit à des dividendes.

Fonds Enerplus Resources (TSX:ERF.UN), qui compte garder un taux de rendement de 8 pour cent après avoir procédé à la conversion, capte aussi l'attention d'Aston Hill, souligne Joanne Hruska.

D'autres joueurs du secteur énergétique ont décidé de mettre l'accent sur la croissance par action en effectuant des acquisitions et en faisant croître leur production.

Depuis sa conversion, Crescent Point a accru sa présence dans les zones pétrolières en Alberta et en Saskatchewan tout en maintenant son dividende élevé.

Les Stelmach, cogestionnaire de Fonds de revenu Bissett, soutient ne pas s'inquiéter, étant donné les bonnes prévisions de croissance de la compagnie.

"Ce que vous ne voulez pas devenir, c'est un fonds contraint de réduire sa distribution tout en n'offrant pas de croissance. C'est en quelque sorte le "no man's land" entre les deux camps", a-t-il fait valoir.

M. Stelmach a dit aussi voir d'un bon oeil des entreprises d'infrastructures énergétiques telles que Fonds de revenu Keyera Facilities (TSX:KEY.UN), qui prévoit se transformer en société par actions au cours de la prochaine année, et Pembina Pipeline Corp. (TSX:PIF.UN), qui a procédé à la conversion la semaine dernière.

Gaétan Ruest, directeur de la planification stratégique de portefeuille pour la compagnie de fonds mutuels Groupe Investors, a affirmé que les investisseurs ayant faim de revenus pourraient aussi se tourner vers les fonds de placement immobilier, qui ont l'autorisation de maintenir leurs structures au-delà de 2011.

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