Bayer : le «viagra féminin» franchit une nouvelle étape

Publié le 05/10/2010 à 16:17

Bayer : le «viagra féminin» franchit une nouvelle étape

Publié le 05/10/2010 à 16:17

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

La mise au point d'un traitement contre la dysfonction sexuelle féminine a franchi une nouvelle étape, avec le financement des essais cliniques du futur "viagra féminin" par la multinationale Bayer.

Bayer intervient donc à une phase critique du projet, soit la phase III, dernière étape avant l'homologation et la commercialisation du traitement découvert à Québec.

Le médicament a été élaboré par le docteur Fernand Labrie, dans ses laboratoires de l'entreprise EndoCeutics, située à Québec.

Selon lui, son médicament breveté, encore expérimental, répondra à un besoin réel de centaines de millions de femmes à travers le monde.

"On est très confiants que les résultats vont être positifs", a-t-il dit, en conférence de presse.

Pas moins de trois femmes sur quatre sont susceptibles de souffrir de ce type de dysfonction sexuelle après la ménopause, a-t-il noté, pour montrer l'importance de trouver un traitement approprié.

A l'échelle du Québec, cela signifie environ un million de femmes.

Le traitement s'adressera aux femmes ménopausées souffrant de divers problèmes résultant de changements hormonaux: atrophie vaginale, sécheresse et irritation des parties génitales.

Le docteur Labrie a découvert que ces problèmes étaient en fait causés par un déficit d'une molécule, la DHEA (déhydroépiandrostérone), qui a tendance à disparaître avec l'âge chez la femme.

Son produit, le "Vaginorm", qui sera expérimenté sur des milliers de femmes au cours des deux prochaines années, au Canada et aux États-Unis, n'entraîne aucun effet secondaire indésirable, assure le docteur Labrie, contrairement aux traitements hormonaux actuels qui augmentent le risque de cancer du sein.

Au point où sont rendues les choses, le docteur Labrie s'est montré confiant de voir le produit homologué, commercialisé et disponible à travers le monde, dans quelques années à peine.

Après les phases I et II, on sait désormais que le médicament est sans danger pour la santé des femmes, a ajouté le docteur Labrie, qui s'est signalé au cours des dernières décennies dans la traitement du cancer de la prostate.

EndoCeutics, que préside le docteur Labrie, a investi jusqu'à maintenant 160 millions $ pour mener à bien son projet.

Mais compte tenu de l'importance des coûts engendrés par une expérimentation de phase III, EndoCeutics a cherché à s'associer à un géant de la pharmacologie.

"Quand on vient pour vendre à travers le monde, c'est une autre organisation. Bayer, dans le domaine de la femme, ils connaissent le domaine. Ils ont des vendeurs partout à travers le monde, Chine, Japon. Ça permet d'aller beaucoup plus vite aussi et d'être sûrs que notre découverte va être mise en application", a expliqué le chercheur.

Si le "Vaginorm" reçoit toutes les approbations requises, c'est donc Bayer qui pourra, en exclusivité, fabriquer et commercialiser le médicament à travers le monde, le cas échéant.

Bayer, qui a son siège social en Allemagne, compte 108 400 employés, dont 800 au Canada. Les ventes mondiales du Groupe Bayer se sont chiffrées à 31 milliards d'euros l'an passé.

En 2009, Bayer a investi quelque 50 millions $ en recherche et développement au Canada.

Si le projet voit le jour, la multinationale ne s'est cependant pas engagée, mardi, à fabriquer le médicament à Québec ou au Québec.

 

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