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Un nouveau regroupement vient de naître en faveur de l'amiante chrysotile, réunissant les grands syndicats de ce secteur et des associations d'entreprises, en plus de l'Institut du chrysotile.
Le regroupement entend militer pour une utilisation «sécuritaire, responsable et contrôlée» de cette fibre. Il affirme que le Québec a développé une expertise en la matière.
Il se donne notamment comme mandat de faire connaître la fibre chrysotile, «la seule utilisée de nos jours, plutôt que de parler de l'amiante en général».
L'idée de créer ce nouveau regroupement a été lancée le 29 novembre dernier, à Thetford, a fait savoir le président de l'Institut du chrysotile, Clément Godbout.
Au cours d'une rencontre avec la presse, mardi à Montréal, ses membres ont également plaidé pour la sauvegarde des économies régionales de Thetford Mines et d'Asbestos, où 700 emplois dépendent directement de l'exploitation de la fibre chrysotile et 2000 indirectement.
Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des métallos (FTQ), décrit l'importance des mines pour de telles villes. «J'ai longtemps été représentant syndical dans le cuivre, à Murdochville, et je peux vous dire ce que c'est une ville quand son économie tombe parce qu'une compagnie quitte et que c'est fini, la production. J'ai assisté à la mort d'une ville. Pour l'avoir vécu, je sais les drames humains qui se vivent avant et après.»
Mais il assure que les milieux de travail dans les mines se sont considérablement améliorés, notamment grâce aux combats menés par les syndicats. «Ces milieux de travail-là sont rendus sains, sont rendus sécuritaires, corrects, et c'est ce qu'on fait partout dans les milieux de travail», martèle M. Roy.
«Moi, de métier, j'étais un soudeur. Quand j'étais jeune et que jai débuté ma vie de travail, on soudait le casque baissé. On s'en allait chez nous le soir et on se mouchait noir. Des fois, ça faisait deux semaines que j'étais en vacances et ça sortait encore du nez noir. La bagarre qu'on a faite, ce n'est pas de dire qu'il faut arrêter la soudure dans l'usine. La bagarre qu'on a faite, c'est de s'assurer d'avoir des capteurs à la source et de rendre le milieu de travail sécuritaire, conforme», relate-t-il, comparant la situation à celle d'aujourd'hui avec le chrysotile.
Reste que de nombreux scientifiques québécois et canadiens s'opposent à l'utilisation de l'amiante.
Parmi la quinzaine de membres du nouveau regroupement, on retrouve la Fédération des chambres de commerce du Québec, les Manufacturiers et exportateurs du Québec, le Conseil du patronat du Québec et les trois grandes organisations syndicales du secteur, soit le Syndicat des métallos de la FTQ, la Fédération de la métallurgie de la CSN et la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).
On y retrouve aussi les villes d'Asbestos et de Thetford Mines, leur Chambre de commerce respective, en plus de l'Association minière du Québec.
