Une image d'une mine de potasse. (Photo: Bloomberg)

Le géant canadien des engrais chimiques Potash Corp a demandé vendredi à rencontrer la direction de son concurrent allemand K+S après le rejet par ce dernier d'une offre publique d'achat (OPA) de près de 8 milliards d'euros.

«Nous voulons rencontrer la direction de K+S le plus rapidement possible pour discuter de nos engagements et lui spécifier les détails qui seraient à la base d'un mariage réussi», a dit le PDG de Potash, Jochen Tilk, dans un communiqué. 

Potash Corp veut rassurer K+S que son offre à 41 euros par action «n'est pas fondée sur la fermeture de mines, une réduction de production, la vente de l'activité de sel ou la suppression d'emplois», a précisé le patron du groupe canadien, qui est né et a grandi en Allemagne. 

Le producteur allemand de potasse et d'engrais a rejeté jeudi l'offre de 10,9 milliards $ de Potash, jugeant qu'elle «ne reflète pas la valeur fondamentale de K+S et n'est pas dans le meilleur intérêt du groupe».

Le groupe de Kassel (ouest de l'Allemagne), qui emploie 14 000 personnes dans le monde et réalise environ 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, avait indiqué la semaine dernière avoir été approché par son concurrent canadien, sans dévoiler alors le montant proposé.

«Non seulement la proposition sous-évalue nos sels de potasse et de magnésium et notre activité de sel, mais elle ignore totalement la valeur de notre projet Legacy» de construction d'une nouvelle mine de potasse dans l'Ouest canadien, avait souligné Norbert Steiner, patron de K+S. 

Cette mine de la Saskatchewan (Ouest du Canada), région avec les plus grandes réserves de potasse au monde, doit entrer en production fin 2016. 

À la suite de l'offre de Potash, l'action de K+S s'était envolée de quelque 30% à la Bourse de Francfort. Vendredi, le titre a terminé en hausse de 4,4% sur cette place boursière à 38,65 euros, toujours nettement sous l'offre de Potash. 

À Toronto, l'action Potash Corp (Tor: POT) a terminé la journée sur un gain de 0,77% à 39,18 dollars canadiens. 

Le marché de la potasse, ingrédient essentiel pour la fabrication d'engrais, a été le théâtre de grandes manoeuvres ces deux dernières années, depuis que le géant russe du secteur Uralkali a mis fin à sa coopération avec le biélorusse Belaruskali, faisant de facto voler en éclat l'oligopole qui régnait sur ce secteur.