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Les cours du brut coté à New York ont brièvement dépassé vendredi ceux du Brent londonien, pour la première fois depuis mi-août 2010, dopés par l'optimisme du marché sur la demande américaine de brut et la décongestion progressive d'un grand terminal pétrolier.
Le baril de "light sweet crude" (WTI), qui a atteint jusqu'à 109,32 dollars dans la matinée, a grimpé à l'ouverture de la séance new-yorkaise au-dessus du Brent de la mer du Nord pour la première fois depuis le 16 août 2010, avant de perdre un peu de terrain quelques minutes après.
Vers 13H45 GMT, le WTI pour livraison en août s'appréciait de 63 cents, à 108,67 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), tandis que le baril de Brent valait 108,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents.
L'or noir américain, qui évoluait historiquement au-dessus du Brent en raison de sa qualité légèrement supérieure, souffrait depuis mi-août 2010 d'une décote à cause de l'engorgement à Cushing dans l'Oklahoma (centre sud des États-Unis) du brut servant de référence pour le WTI.
Le manque d'oléoducs pour transporter le pétrole arrivant du Canada et du nord des États-Unis vers les raffineries du Golfe du Mexique oblige en effet à utiliser des moyens de transports plus coûteux (route, rail ou fleuve).
Mais depuis quelques mois, de nettes améliorations logistiques pour l'acheminement du brut ont occasionné une baisse des stocks à Cushing : les réserves de brut à ce terminal pétrolier sont passés de près de 52 millions de barils en janvier, un niveau record depuis le début du recensement de ces stocks en 2004, à 46 millions de barils la semaine dernière.
Et à l'échelle du pays, les stocks de brut, qui avaient atteint des niveaux records en plus de 80 ans fin mai, selon un barème mensuel du ministère de l'Énergie américain (DoE), ont nettement reculé depuis, dégringolant de 27 millions de barils au cours des trois dernières semaines.
Cette décongestion devrait se poursuivre dans les prochains mois. "Le DoE a estimé en février que de nouveaux projets devraient augmenter la capacité des oléoducs de 1,15 million de barils par jour pour acheminer le brut de Cushing au Golfe du Mexique", a souligné Julian Jessops, économiste chez Capital Economics dans une note récente.
Et, "avec l'espoir que le désengorgement de Cushing se poursuive, les investisseurs qui s'étaient réfugiés vers le Brent reviennent en masse vers ce brut", considéré de bonne qualité par les experts, a expliqué quant à lui Matt Smith, de Schneider Electric.
En conséquence, la demande des raffineries américaines, notamment dans le golfe du Mexique, est en constante augmentation. Et, en période de vacances estivales, la consommation d'essence augmente, accentuant l'optimisme des courtiers sur la demande en brut du premier consommateur mondial de la planète.
« Au regard des indicateurs économiques mondiaux, et des difficultés économiques en Europe et en Asie, il est clair qu'une part essentielle de la demande en brut va venir des États-Unis » dans un futur proche, a relevé Phil Flynn, de Price Futures Group.
En conséquence, la demande des raffineries américaines, notamment dans le golfe du Mexique, est en constante augmentation. Et, en période de vacances estivales, la consommation d'essence augmente, accentuant l'optimisme des courtiers sur la demande en brut du premier consommateur mondial de la planète.
Et, d'un point de vue technique, après avoir profité des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, et notamment en Egypte, pour se hisser au-dessus du seuil des 100 dollars, « la machine s'est emballée », ce qui a permis au brut américain de franchir de nouveaux sommets, a commenté M. Smith.
Le WTI évolue actuellement à des niveaux plus vus depuis début mars 2102, lorsqu'il avait atteint le seuil de 110 dollars en séance.
