Le projet Keystone XL rencontre une opposition farouche

Publié le 15/11/2011 à 14:18, mis à jour le 15/11/2011 à 14:57

Le projet Keystone XL rencontre une opposition farouche

Publié le 15/11/2011 à 14:18, mis à jour le 15/11/2011 à 14:57

Par La Presse Canadienne

Des environnementalistes américains estiment que l'offre de TransCanada (TSX:TCA.PR.X) de trouver un nouveau tracé pour son controversé oléoduc Keystone XL représente une concession d'envergure, mais préviennent qu'ils ne se contenteront de rien d'autre que l'annulation complète du projet.

Le pipeline devait transporter quotidiennement 700 000 barils de bitume le pétrole extrait des sables bitumineux canadiens du nord de l'Alberta vers les raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique, traversant chemin faisant six États.

Confrontée à de nombreuses contestations cet été et à un examen du projet demandé par le département d'État américain, TransCanada indique maintenant que le pipeline contournera l'aquifère géant d'Ogallala dans la région de Sand Hills, au Nebraska qui alimente en eau potable des millions de résidants des plaines américaines.

Mais des détracteurs comme Bill McKibben, un des principaux experts américains des changements climatiques, sont plus déterminés que jamais à bloquer la construction de l'oléoduc.

"Nous sommes très heureux d'avoir pu sauver Sand Hills, a dit M. McKibben, un des architectes de l'opposition écologiste au projet. Maintenant il nous reste à nous préoccuper de l'atmosphère de toute la planète."

Le président Barack Obama lui-même s'était inquiété du trajet prévu pour le pipeline, lors d'une entrevue accordée récemment à une station de radio du Nebraska.

En dépit du recul de TransCanada, les environnementalistes affirment n'avoir aucune intention d'abandonner le combat que ce soit contre le projet de pipeline ou contre l'exploitation des sables bitumineux.

"Le président devrait savoir que si ce projet de pipeline refait surface, nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons pour empêcher qu'il soit jamais construit", a prévenu la semaine dernière M. McKibben.

Pour sa part, la directrice internationale du Conseil de défense des ressources naturelles, Susan Casey-Lefkowitz, explique que l'aquifère du Nebraska n'était qu'une des victimes potentielles de l'oléoduc.

"C'est une concession importante de la part de TransCanada, et c'est une grande victoire pour les gens du Nebraska, mais Sand Hills n'est qu'une composante de toute cette histoire, a-t-elle déclaré. D'innombrables secteurs seraient menacés par Keystone XL. Il traverserait plus de 1000 rivières, dont la rivière Yellowstone. Donc, toutes les préoccupations associées au pipeline sont encore présentes, en plus de la question principale: est-ce qu'on veut vraiment avoir recours aux sables bitumineux aux États-Unis, au moment où on veut se diriger vers l'énergie propre?"

Certains analystes croient enfin que le combat mené par les écologistes contre le trajet du pipeline pourrait éventuellement se retourner contre eux.

Jon Entine, de l'Institut de recherche de politique publique American Enterprise, montre du doigt le phénomène du "pas dans ma cour arrière" qui semble devoir prévaloir au Nebraska. Il rappelle que même de présumés environnementalistes aussi connus que les membres du clan Kennedy luttent contre un projet de ferme éolienne dans le détroit de Nantucket simplement parce que cela gâcherait la vue du large depuis leur somptueuse propriété.

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