Gaz Métro décidera sous peu si elle se convertit en société par actions ou si elle demeure une société en commandite, malgré la disparition, à la fin de l'année, des avantages fiscaux accordés à ce type de structure d'entreprise.

Si Gaz Métro change de statut, celui-ci prendra effet le 30 septembre, "afin de bénéficier le plus longtemps possible du traitement fiscal attrayant que confère la structure actuelle", a indiqué le distributeur montréalais en marge de son assemblée annuelle.

La présidente et chef de la direction de l'entreprise, Sophie Brochu, a assuré mercredi que quoi qu'il arrive, "l'intention est de maintenir la présence du public investisseur parmi les parties prenantes de Gaz Métro".

Au sein de son conseil d'administration, la société a mis sur pied un comité composé uniquement de membres indépendants afin d'"évaluer les incidences des options envisagées sur le public investisseur". De plus, on a amorcé des discussions avec l'Agence du revenu du Canada, a-t-on précisé.

Jusqu'ici, bon nombre des fiducies de revenu canadiennes, qui subiront le même sort fiscal que les sociétés en commandite le 1er janvier 2011, ont annoncé leur intention de se transformer en société par actions _ ou l'ont déjà fait.

Plusieurs d'entre elles versent ou verseront des dividendes relativement généreux. Dans certains cas, les paiements équivalent, en tenant compte du traitement fiscal différent, aux distributions versées sous les structures de fiducies de revenu.

Contexte favorable

Pour ce qui est des affaires, Mme Brochu a dit envisager l'avenir de Gaz Métro avec un "optimisme prudent". Le distributeur profite pleinement des bas prix du gaz naturel, qui s'expliquent par le ralentissement économique, mais surtout par l'apparition de gisements nouveau genre, les schistes, qui ont fait bondir de 12 pour cent, en deux ans, la production aux Etats-Unis. Gaz Métro pourrait éventuellement bénéficier de l'exploitation des schistes actuellement en phase d'exploration au Québec.

La baisse des cours du gaz rend le distributeur plus compétitif. Selon Gaz Métro, il est désormais plus avantageux de chauffer une résidence au gaz qu'à l'électricité ou au mazout. Le nombre de clients est donc en forte hausse, notamment dans le secteur industriel.

Gaz Métro poursuivra par ailleurs ses efforts visant à étendre sa présence dans le secteur du transport routier. L'entreprise cible plus particulièrement les parcs de véhicules lourds roulant au diesel qui, convertis au gaz naturel, pourraient émettre jusqu'à 25 pour cent moins de gaz à effet de serre.

L'entreprise veut également miser sur la biométhanisation des déchets organiques afin d'alimenter son réseau en gaz naturel.

Les parts de Gaz Métro ont clôturé à 16,56 $ mercredi, en hausse de 1,9 pour cent, à la Bourse de Toronto.