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Les premiers fragments de la nappe de pétrole ont commencé à toucher jeudi soir les côtes de la Louisiane, tandis que les pécheurs et secouristes entamaient une course contre la montre, les uns pour collecter leurs fruits de mer, les autres pour préparer au mieux les barrages flottants censés endiguer la marée noire.

La nappe qui s'avance est finalement cinq fois plus grande que ce qui avait été estimé.

Elle est arrivée également plus tôt que prévu sur les côtes américaines, jeudi soir, alors que les prévisionnistes avaient penché pour vendredi soir.

La nappe pourra devenir la plus grande catastrophe écologique aux Etats-Unis depuis des décennies, et des centaines d'espèces de poissons et d'oiseaux sont menacées.

Cette côte américaine du golfe du Mexique est l'une des plus riches au monde pour la variété de ses fruits de mer, notamment les crevettes et les huîtres.

Le pétrole semblait plus épais dans les eaux sud et est du delta du Mississippi, à huit kilomètres de la côte.

Selon des représentants du gouvernement, cinq fois plus de pétrole qu'initialement estimé fui de la plate-forme, soit environ 5000 barils par jour en provenance du puits, qui a explosé à environ 65km au large.

La marée noire s'est déplacée vers le delta du Mississippi et des zones marécageuses à l'est, réserve de centaines d'espèces animales et végétales, et près de certains secteurs ostréicoles.

Si le puits situé à 1500m de profondeur ne peut être fermé, quasiment 100 000 barils de pétrole, soit 15,9 millions de litres, pourraient polluer le golfe du Mexique avant qu'un puits de secours, voire deux, ne puissent être percés pour réduire la pression.

A titre de comparaison, 42 millions de litres de brut s'étaient déversés dans les eaux du détroit du Prince William en Alaska le 24 mars 1989, lors de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, provoquée par le naufrage de l'"Exxon Valdez".