Création d'emplois : Alouette et IQ demandent qu'on les croit sur parole

Publié le 09/04/2011 à 00:00, mis à jour le 15/04/2011 à 15:12

Création d'emplois : Alouette et IQ demandent qu'on les croit sur parole

Publié le 09/04/2011 à 00:00, mis à jour le 15/04/2011 à 15:12

Mission accomplie, affirme Aluminerie Alouette. En vertu d'un contrat signé avec le gouvernement de Bernard Landry en 2002, l'entreprise devait contribuer à créer 1 350 emplois, dont 909 dans la transformation, d'ici 2012. Elle indique qu'elle en a déjà créé 1 617, dont 1 176 dans ce secteur.

Difficile cependant de vérifier ces affirmations, puisque le contrat signé entre Québec et l'aluminerie sept-îlienne dans le cadre de sa deuxième phase reste confidentiel. Interrogées par Les Affaires, les deux parties refusent de montrer la liste détaillée des nouveaux emplois.

Chez Alouette, le vice-président, finances et développement des affaires, se réjouit d'avoir dépassé l'objectif avant même l'échéance du contrat. « On a vraiment franchi une étape importante », dit Michel Gagnon.

Alouette s'était engagée à créer ces emplois en échange d'un bloc énergétique réservé de 500 mégawatts et d'une participation de 260 millions de dollars d'Investissement Québec au capital-actions de l'entreprise. Pour générer des emplois en transformation, Alouette a offert son appui à des entreprises voulant faire de la transformation d'aluminium. L'entreprise a parfois livré gratuitement du métal gris pour mettre au point des prototypes.

Michel Gagnon cite l'exemple de Précicad, de Québec. Alouette a aidé la société à développer un nouveau véhicule électrique pour les déplacements à l'intérieur des énormes salles de cuves de l'aluminerie. « Aujourd'hui, l'entreprise démarre une usine à Sept-Îles, dit Michel Gagnon. Elle comptera de 10 à 15 emplois. » Alouette a remplacé les anciens véhicules en acier, fabriqués à l'étranger, par ceux de Précicad.

Des chiffres peu précis

Investissement Québec est responsable de l'application de l'entente et de la vérification des chiffres d'Alouette. Mais comme l'aluminerie, l'organisme refuse de dévoiler la liste des emplois créés.

En fait, ils ne le veulent pas. « C'est quand même vérifié par Investissement Québec, se défend Michel Gagnon. Ils sont suivis annuellement. Donner le détail, des fois, ce serait un peu embêtant, sans le consentement des entreprises... »

Spécialiste du développement économique régional à l'Université du Québec à Chicoutimi, Marc-Urbain Proulx n'accepte pas cette logique. « Si on ne peut pas vérifier les chiffres, on ne peut pas les utiliser, dit-il. D'autant plus qu'il y a des gens, à Sept-Îles et ailleurs, qui disent mettre pas mal de choses là-dedans, comme des emplois transférés d'autres entreprises... »

Pour l'instant, Marc-Urbain Proulx constate que le Québec manque cruellement d'entreprises capables d'effectuer la deuxième transformation de l'aluminium, comme l'extrusion. Cette activité consiste à mouler des pièces de métal en fusion. Elle permet, par exemple, de former des tubes servant aux châssis de bicyclette. « On n'en a pas au Saguenay, indique M. Proulx. Alfi niti [l'ancienne Spectube], par exemple, prend ses tuyaux ailleurs, les transforme [en toutes sortes de produits] et les retourne ailleurs. »

Et ce, à quelques kilomètres des alumineries de Rio Tinto, parmi les plus grandes du continent.

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