Analyse : bel avenir pour Suncor et Petro-Canada

Publié le 12/06/2009 à 00:00

Analyse : bel avenir pour Suncor et Petro-Canada

Publié le 12/06/2009 à 00:00

Pour John Stephenson, portefeuilliste de First Asset Management, il est difficile de trouver un aspect négatif au projet, qui a reçu l'appui massif des actionnaires des deux pétrolières lors d'assemblées distinctes tenues le 4 juin. « Le taux d'approbation de la fusion, tant chez les actionnaires de Suncor (96 %) que de ceux de Petro-Canada (98 %) montre que le projet fait l'affaire de tous », dit M. Stephenson.

La transaction doit maintenant obtenir le feu vert des autorités de réglementation, ce qui est presque assuré. Sa réalisation est prévue pour le troisième trimestre de 2009.

Les actionnaires de PetroCanada recevront 1,28 action de la nouvelle entreprise pour chacune de leurs actions. Cela portera leur participation à 40 % dans la nouvelle Suncor Energy.

Seule Letko-Brosseau, firme montréalaise qui est un actionnaire minoritaire de Petro-Canada, s'est prononcée publiquement contre le mariage, au motif qu'il sous-évaluait la valeur de Petro-Canada. Son gestionnaire, Daniel Brosseau, n'a pas rendu notre appel.

Deux sociétés bien complémentaires

Les deux pétrolières se complètent bien, souligne Lanny Pendill, analyste chez Edward Jones. Petro-Canada mise sur un réseau de détaillants reconnus (qui conserveront le nom Petro-Canada) et des raffineries productives, tandis que Suncor a un savoir-faire dans l'exploitation des sables bitumineux, qui était le maillon faible de Petro-Canada, dit-il.

« Il faut prévoir des économies dans les projets d'extraction de pétrole des sables bitumineux, dit M. Stephenson. « Au lieu de devoir mener de front trois projets, Suncor et Petro-Canada pourront en mener un seul à la fois, et ainsi mieux contrôler les coûts. »

Encore du potentiel

Malgré le bond récent des deux titres, il n'est pas trop tard pour profiter des synergies potentielles de la fusion, avance M. Pendill.

Si, à court terme, il croit que Suncor souffrira de ne plus être perçu comme un pur acteur dans les sables bitumineux, il fait valoir que son titre se négocie à un ratio coursbénéfice bien en deçà de sa moyenne de 10 ans.

Randy Ollenburger, analyste chez BMO Marché des capitaux, est du même avis. Il établit une cible de 40 $ sur le titre de Suncor avec la mention « surperformance ».

« La fusion avec PetroCanada apportera à Suncor un flux de liquidités plus élevé et plus régulier qui pourra être utilisé pour mettre en valeur le vaste portefeuille de sables bitumineux de la nouvelle entreprise », écrit-il.

UBS recommande pour sa part l'achat de Petro-Canada pour profiter d'une évaluation qui reste inférieure à celle de Suncor.

Le début d'une tendance ?

Cette fusion pourrait aussi être le point de départ d'une consolidation plus vaste dans le secteur des sables bitumineux.

M. Stephenson juge possible que d'autres petits acteurs soient achetés prochainement. « Exxon, par l'intermédiaire d'Imperial Oil, pourrait acheter Canadian Oil Sands. Total pourrait aussi avaler Nexen ou UTS. »

Potentiel

> Flux de liquidités plus régulier.

> Meilleur contrôle des coûts des projets.

Risques

> Chute du prix du pétrole.

> Nouvelle réglementation environnementale visant les sables bitumineux.

Rendement

> 1 000 $ investi il y a trois ans valait 922 $ le 5 juin 2009.

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