[Photo : Bloomberg]
Le tribunal de Milan a blanchi lundi quatre banques internationales et six dirigeants pour la faillite de l'empire laitier italien Parmalat, qui s'était effondré sous le poids de ses 14 milliards d'euros de dette en 2003 après plusieurs années de falsification des bilans.
Le procès a duré deux ans. Le tribunal a conclu que Citigroup, Morgan Stanley, Deutsche Bank et Bank of America n'étaient pas coupables de n'avoir pas mis en place des procédures d'alerte qui auraient pu empêcher l'escroquerie présumée. Les six responsables ont aussi été exonérés des charges de manipulation du marché.
Les banques se disent victimes de Parmalat.
Le fondateur de Parmalat, Calisto Tanzi, 72 ans, a pour sa part été déclaré coupable lors de deux procès mais n'a pas été emprisonné pour l'heure. Il a été condamné à 18 ans de prison à Parme en décembre pour faillite frauduleuse et à dix ans à Milan en 2008 pour manipulation des cours et autres méfaits.
Un avocat représentant 32 000 actionnaires italiens de Parmalat, Me Carlo Federico Grosso, a déclaré que ses clients avaient récupéré 40 pour cent de leurs pertes dans le cadre d'accords à l'amiable ces deux dernières années avec les banques qui avaient émis les obligations du groupe. Avec les actions de Parmalat post-faillite, les actionnaires italiens ont donc récupéré 70 à 80 pour cent de leur investissement.
Les organisations de défense des consommateurs ont été déçues par le jugement de Milan. "Une telle escroquerie n'aurait jamais été possible sans la collaboration des banques qui ont émis les obligations", a estimé Pietro Giordano, de l'association Adiconsum. Carlo Rienzi, de Codacons, a jugé que c'était "une honte".