Normand Olivier est allé en Suède à la recherche d'idées pour commercialiser les résidus de Nordvie.
La Suède excelle dans plusieurs domaines, dont la transformation et la commercialisation des petits fruits. C'est pourquoi une délégation de producteurs de produits agroalimentaires de l'Abitibi-Témiscamingue sillonne le pays du 5 au 13 février. Leur objectif ? Vendre leurs produits aux entreprises suédoises et s'inspirer des meilleures politiques et pratiques de l'industrie.
Seize participants, dont neuf entreprises, prennent part à cette mission commerciale organisée par 48e nord international, un organisme régional de promotion des exportations (ORPEX) de l'Abitibi-Témiscamingue. Nordvie, un producteur de jus, de compotes et de boissons alcoolisées à base de fraises, est de la partie.
Le cofondateur de l'entreprise, Normand Olivier, aimerait par exemple trouver en Suède des idées pour commercialiser l'un de ses résidus de production. «Nous générons actuellement un sous-produit, une pulpe que nous jetons. Nous pourrions peut-être en faire un produit dérivé et la vendre», dit l'entrepreneur qui exploite son entreprise avec sa femme, Sylvie Côté.
Même si ce n'est pas son principal objectif, Normand Olivier aimerait bien aussi exporter ses produits en Suède. Nordvie vend surtout ses jus et ses compotes en Abitibi-Témiscamingue. La PME distribue ses boissons alcoolisées dans plusieurs succursales de la SAQ aux quatre coins de la province.
Dans le sillage d'Ikea
Pour sa part, la directrice générale de 48e nord international, Claude Thibault, souhaite que les entreprises de sa région puissent s'inspirer des meilleures tendances de l'industrie suédoise. «Ce pays arrive au 22e rang dans le monde pour la cueillette de petits fruits, mais il est en revanche le troisième transformateur mondial pour ce type de produits», dit-elle.
Il faut dire que les transformateurs de petits fruits suédois ont un tremplin formidable avec, par exemple, le géant du meuble Ikea, qui vend dans ses épiceries de la confiture de fruits comme la groseille.
Les producteurs de l'Abitibi-Témiscamingue auraient donc intérêt à intégrer la chaîne de production et de distribution des transformateurs suédois. Et des petits fruits, cette région du Québec en regorge, des bleuets sauvages aux cassis en passant par les chicoutés et les merises.
Dans le domaine de la transformation alimentaire et de l'achat de petits fruits, la mission abitibienne visitera d'ailleurs six entreprises suédoises, dont Polarica, le premier fournisseur européen de baies, de champignons et de gibier.
Des politiques gouvernementales ciblées
Comme cette mission vise aussi à s'inspirer des politiques gouvernementales de la Suède, la délégation québécoise rencontrera des représentants de programmes suédois tels que la certification biologique pour les aliments suédois Krav et New Nordic Food qui fait la promotion des produits suédois en Suède et à l'étranger.
Il vise aussi à améliorer les produits sur la table des Suédois (dans les maisons et les institutions), à renforcer la culture alimentaire des enfants, tout en encourageant la production alimentaire locale.
Ces tendances agroalimentaires représentent une formidable source d'inspiration pour l'Abitibi-Témiscamingue et l'ensemble du Québec, selon Claude Thibault.
«La nouvelle vague culinaire mondiale vient des pays nordiques, dont le restaurant Noma, de Copenhague, au Danemark, est l'emblème.»
Durant trois années consécutives (2010, 2011 et 2012), la revue Restaurant a décerné à Noma, dont la cuisine est dirigée par le chef René Redzepi, le titre de meilleur restaurant du monde.
