Tout inclus pour PME


Édition du 07 Mars 2015

Tout inclus pour PME


Édition du 07 Mars 2015

Par Matthieu Charest
Un service personnalisé

Les millions de pi² détenus ou gérés par Quo Vadis, le Technopôle Angus ou Antrev, leur permettent de répondre aux besoins d'agrandissement ponctuels ou permanents de leurs locataires.

«Un de nos clients, Productions Vox Populi [derrière l'émission Ici Laflaque notamment], décroche parfois des contrats pour de nouvelles séries. Quand ils en ont besoin, on leur loue un espace temporaire sur de courtes périodes, relate Nathalie Voland. Quand un autre de nos locataires, FoxMind [un fabricant de jeux éducatifs], a eu besoin de grandir, d'ajouter un entrepôt, on l'a transféré de notre Complexe Canal Lachine vers le Complexe Dompark. Ce sont seulement quelques exemples... Au moins 40 % de nos locataires on réalisé une expansion avec nous.»

Même flexibilité chez Antrev. Premium Beat, dont les bureaux se trouvent à un jet de pierre du bureau du président Bruce Burnett et de l'équipe d'Antrev, a emménagé depuis peu. Et puisque leurs anciens locaux étaient situés à l'étage supérieur, il a suffi d'emprunter l'escalier pour déménager. «L'entreprise a démarré avec quatre personnes et nous sommes aujourd'hui une trentaine, d'où le besoin d'espace, explique Alexandre Renaud, directeur des opérations. Beaucoup de gestionnaires d'immeubles sont très grands, et très froids. Ici, ils ont rénové très rapidement et dans le souci de préserver l'aspect patrimonial, précise-t-il, montrant les lourdes portes de métal, témoins de la vocation manufacturière de l'immeuble dans le passé.»

Synergie interentreprises

«Je ne crois pas aux incubateurs ou aux complexes qui réunissent des entreprises qui oeuvrent toutes dans le même secteur, confie Nathalie Voland. C'est le mélange des genres qui créent de la "magie". Je veux réunir des avocats, des ingénieurs, des OSBL et des artistes. Ça crée des destinations uniques, où on trouve tout, et où tout le monde peut échanger des conseils.»

Des mélanges inusités qui engendrent des unions fructueuses. Tous deux locataires au Complexe Griffintown, Le comptoir chocolat et l'usine CrossFit ont créé un produit énergétique qu'ils vendent aux athlètes. D'autres, comme Chocolats Geneviève Grandbois, Fourmi Bionique et Tango Photographie ont aussi déjà collaboré à des projets.

«Ça me fait toujours plaisir quand nos différents locataires unissent leurs forces, dit Christian Yaccarini avec une pointe de fierté dans la voix. Au Technopôle, nous avons un organisme, Insertech Angus, où des jeunes en difficulté s'insèrent sur le marché du travail en reconditionnant du matériel informatique. Plusieurs de nos locataires en sont clients. Et plein d'autres PME locataires ont déjà travaillé sur des projets communs, comme Alto Design, Flash Grafix, PMT ou Optasic. Au Technopôle, il y a un grand sentiment d'appartenance, et nos locataires se découvrent les uns les autres.»

Et si nos trois promoteurs éparpillés à travers Montréal jouent parfois les intermédiaires en organisant des soirées de réseautage par exemple, les unions ne sont pas toujours provoquées. «On l'apprend souvent par la bande, note M. Yaccarini.»

Ça prend quoi, pour créer un quartier de toutes pièces?

«Il n'y a pas de formule pour développer un quartier "complet", soit des lieux où l'on peut à la fois vivre, travailler, s'éduquer et se distraire, croit Andrée De Serres, titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d'immobilier de l'ESG UQAM.» Mais pour Nathalie Voland, s'il y a un exemple à ne pas suivre, c'est celui des premières phases de développement du quartier Griffintown. «Des tonnes et des tonnes de condos, c'est affreux. Beaucoup de promoteurs ne pensent qu'au rendement rapide de leur investissement. Ils ignorent les besoins de la collectivité. Le capitalisme à ses forces, mais il souffre souvent d'une vision à court terme. Je refuse de vivre dans une société où des Target mettent à la porte près de 17 000 personnes», dit la présidente de Quo Vadis.

Pour assurer le développement durable des quartiers, soutient Andrée De Serres, «les villes et les administrations doivent jouer un rôle central. Ce sont eux qui détiennent la baguette magique.»

Prix moyen du pied carré dans la métropole

Grand Montréal : 17,31 $
Centre-ville : 21,31 $
Quartiers centraux : 14,54 $
Banlieues : 13,10 $

Source : Colliers International, au 4e trimestre de 2014

Antrev en chiffres
> 1,5 M pi² gérés par Antrev dans une vingtaine de bâtiments, dont le tiers appartient entre autres à J.H. Gross Realties (famille Burnett)
> Taux d'occupation : environ 90 %

Quo Vadis en chiffres
> Abrite près de 500 PME
> Taux d'occupation des complexes Dompark et Canal Lachine : près de 100 %
> Complexe Canal Lachine : 365 000 pi²
> Complexe Dompark : 487 000 pi²
> Complexe Griffintown (où se trouve notamment l'incubateur Ecofuel) : 420 000 pi²
> Salon 1861 (en construction) : 32 000 pi²

Technopôle Angus en chiffres
> Phase existante du Technopôle Angus : 700 000 pi², 13 bâtiments, 55 entreprises et 2 300 travailleurs
> Prochaine phase du Technopôle Angus : 1 M pi² à construire, dont environ 450 00 pi2 pour des bureaux et 32 000 pi² pour des commerces, 1 500 travailleurs, quelque 300 logements et quatre places publiques
> Taux d'occupation : environ 90 %

Vous connaissez un promoteur ou un projet immobilier qui joue un rôle concret pour stimuler l'entrepreneuriat dans votre région ? Écrivez-nous !

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