TechnoParc Montréal : l'ex-complexe de Nortel vendu à gros prix

Publié le 05/08/2010 à 12:31, mis à jour le 05/08/2010 à 12:27

TechnoParc Montréal : l'ex-complexe de Nortel vendu à gros prix

Publié le 05/08/2010 à 12:31, mis à jour le 05/08/2010 à 12:27

Photo : Vladimir Mitcul/Technoparc Montréal

Vendus pour 60,2 millions de dollars il y a trois ans, les anciens quartiers de Nortel à Montréal viennent d’être rachetés pour 165 millions.

La torontoise Morguard et un fonds d’investissement immobilier lié, Morguard REIT, ont mis la main sur la Place de l’Innovation. Ce vaste complexe de 885 322 pieds carrés est occupé notamment par Bombardier, Aveos et CAE.

Cette transaction est la plus importante à Montréal depuis la vente du Campus Bell au fonds allemand Kanam Grund, en octobre 2008. C’est aussi un gros coup d’argent pour les vendeurs, Brookfield Real Estate Opportunity Fund I (BREOF I) et Belmont Equity.

En 2007, en pleine liquidation d’actifs, Nortel leur avait vendu les quatre immeubles de l’ensemble, situés près de l’aéroport de Dorval, sur le boulevard Alfred-Nobel et la rue Alexandre-Fleming. Selon les registres publics, ils avaient alors déboursé 60 millions de dollars. Une aubaine. Le complexe avait coûté à peu près cinq fois plus cher à construire, selon nos sources.

BREOF I et Belmont devenaient cependant propriétaires d’un complexe à moitié vide. Quand ils ont acquis la Place de l’Innovation, son taux d’occupation était de « moins de 50 % », dit David Kemper, président de Belmont. Cette société détenait une part de 20 % dans le complexe et était responsable de la location. « Quand nous l’avons vendu, il était de 98 %. »

Les restes de Nortel

Dans les années précédant la vente de 2007, Nortel avait procédé à des mises à pied massives. Le nombre d’employés sur place était passé de 4 000 à 200 et l’entreprise en détresse n’avait pas réussi à remplir ses locaux.

Après l’acquisition de 2007, les nouveaux propriétaires ont entamé d’importants travaux. « Nous avons bâti un auditorium, nous avons fait plusieurs changements, dans le lobby, dans les espaces locatifs… », dit M. Kemper.

Brookfield et Belmont ont rapidement trouvé d’importants locataires pour remplir l’immeuble. En avril 2008, notamment, Bombardier Aéronautique y a concentré ses ingénieurs. L’entreprise compte aujourd’hui environ 1 200 employés dans le complexe.

« Ils ont fait du beau travail, dit Michael Friedlib, courtier chez Colliers International. Ils ont rempli ça en trois ans, à partir de Toronto. »

C’est ce qui a permis à BREOF I et Belmont de faire un profit de 175 % en revendant l’édifice à Morguard et Morguard REIT. « Nous avons mis en œuvre notre stratégie : acquérir des propriétés extraordinaires qui ne fonctionnent pas bien et les relancer », dit Katherine Vyse, vice-présidente, relations aux investisseurs et communications, chez Brookfield Asset Management. La société gère et détient 40 % du fonds BREOF I.

Conçue pour prévenir l’espionnage industriel

Construite en 1999, la Place de l’innovation est à la fine pointe de la technologie. C’est l’un des immeubles les mieux protégés au Québec contre l’espionnage industriel, souligne Mario Monette, pdg de Technoparc Montréal. « Il est doté d’un triple blindage qui empêche de capter les conversations téléphoniques à l’intérieur », illustre-t-il.

En 2008, Bombardier avait annoncé que les propriétaires construiraient un cinquième immeuble pour elle dans le complexe afin d’y héberger ses ingénieurs. Ce plan a cependant été mis de côté avec l’arrivée de la crise financière, à l’automne de la même année.

Même si Morguard et Morguard REIT ont payé les immeubles presque trois fois plus cher que leur prix de 2007, M. Monette pense que les acheteurs font une bonne affaire. « Le complexe a coûté à peu près deux fois plus cher à construire », dit-il.

Morguard et Morguard REIT n’ont pas retourné les appels de Les Affaires. Selon les registres publics, les acheteurs ont emprunté 88 millions pour financer la transaction.

 

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