Immobilier : la Caisse de dépôt cherche des actionnaires étrangers

Publié le 19/02/2010 à 07:54

Immobilier : la Caisse de dépôt cherche des actionnaires étrangers

Publié le 19/02/2010 à 07:54

Par La Presse Canadienne

La Caisse de dépôt est à la recherche de partenaires financiers. Photo : CDP

Changements importants en vue à la Caisse de dépôt et placement du Québec: le groupe immobilier de l'institution est à la recherche de partenaires financiers, au Canada et à l'étranger, qui pourraient investir dans ses portefeuilles ou même acquérir des "participations à l'actionnariat" dans ses filiales.

Ce sera là l'une des "priorités" du groupe en 2010, a annoncé son président, René Tremblay, dans la dernière édition d'une publication interne de la Caisse, Forum.

"Nous souhaitons bâtir des relations avec des sociétés au Canada, ou ailleurs dans le monde, qui partagent la même vision que nous en matière d'immobilier", a déclaré M. Tremblay à Forum.

Le groupe immobilier entend ainsi "accroître son accès au capital et (...) se donner tous les moyens de concrétiser sa stratégie d'expansion au Canada et à l'étranger".

Les deux filiales en question sont la Société immobilière Trans-Québec (SITQ), spécialisée dans les immeubles de bureaux, les hôtels, les bâtiments résidentiels, les complexes pour retraités et les fonds d'investissement immobilier (depuis la fusion avec Cadim, l'an dernier), ainsi qu'Ivanhoé Cambridge, active dans les centres commerciaux.

A l'heure actuelle, les actionnaires de la SITQ et d'Ivanhoé Cambridge sont tous québécois: le plus important est, et de loin, la Caisse, mais on compte également des régimes de retraite du secteur public ainsi que Rio Tinto Alcan. La venue d'actionnaires étrangers serait une première.

En 2008, la Caisse a enregistré une chute sans précédent de 25 pour cent de la valeur de ses investissements. Ceux dans l'immobilier avaient reculé de 22 pour cent. Il n'est donc pas étonnant que la SITQ et Ivanhoé Cambridge soient assoiffés de capitaux.

Dans Forum, la SITQ précise qu'en plus d'accueillir de nouveaux actionnaires, elle pourrait vendre certains actifs, sans préciser lesquels. Les immeubles de la société sont principalement situés dans les grands centres urbains du Canada, des Etats-Unis et de l'Europe de l'Ouest. En revanche, la SITQ veut prendre de l'expansion en Asie, notamment en Inde, où elle compte une équipe.

En 2010, la SITQ poursuivra "le recentrage de ses actifs". Comme en 2009, "il est clair que nous réaliserons peu de transactions d'envergure en 2010, mais nous sommes en excellente position pour l'avenir", a affirmé le président et chef de la direction de la société, Paul Campbell, à Forum.

La SITQ a bon espoir que son portefeuille d'hôtels reprenne de la valeur "dans un délai assez court", puisqu'il s'agit d'un secteur qui a tendance à se redresser rapidement après une récession.

Ivanhoé Cambridge

On procédera également à des désinvestissements chez Ivanhoé Cambridge. "A court et à moyen terme, nous allons diminuer notre niveau d'endettement en vendant des participations dans certains de nos actifs, tout en conservant la responsabilité de la gestion immobilière", a indiqué le grand patron de l'entreprise, Kim McInnes.

"Notre principal défi consistera à obtenir les capitaux suffisants pour exécuter notre stratégie et à saisir les meilleures occasions d'affaires _ et nous ne sommes pas seuls dans cette position au sein de notre industrie, a-t-il ajouté. Voilà pourquoi nous souhaitons mettre en place des partenariats stratégiques, qui pourraient prendre la forme de participations dans nos propriétés, dans notre portefeuille ou, mieux encore, dans l'actionnariat de la société. Cette façon de faire nous permettra d'augmenter et de diversifier notre apport en capital de façon permanente et d'assurer notre expansion à long terme."

Au cours des prochaines années, Ivanhoé prévoit que son expansion se fera surtout à l'extérieur du Canada. On visera des pays émergents qui offrent des possibilités d'appréciation du capital "pendant de longues années" comme le Brésil, l'Inde et la Chine. L'entreprise vient de réaliser son premier investissement dans ce dernier pays.

Enfin, du côté d'Otéra Capital, filiale de la Caisse spécialisée dans la dette immobilière, on projette de se concentrer sur le Canada au cours du premier semestre de 2010. "Nous sommes en mesure de réaliser un nombre élevé de transactions", a souligné le nouveau président et chef de la direction d'Otéra, Ross Brennan, en poste depuis le 16 décembre.

L'été dernier, le grand patron de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, a mis le holà aux activités les plus risquées d'Otéra, les prêts subordonnés comme ceux de type mezzanine.

Or, aux Etats-Unis et en Europe, le mal est déjà fait: les dévaluations ont été très marquées et les prêts en difficulté sont nombreux. Pour réparer les dégâts, Otéra dit avoir élaboré un "plan d'action visant à optimiser son rendement dans ces régions".

De plus, en raison des faibles rendements qu'offre le marché de la dette de premier rang en Europe, Otéra se tiendra loin de cette région. La filiale n'exclut pas de retourner aux Etats-Unis, mais pas avant que le marché immobilier du pays affiche plus de vigueur.

Au Canada, Otéra ambitionne d'attirer des investisseurs européens afin d'augmenter sa capacité de financement.

"La réputation du Canada à travers le monde est excellente actuellement, d'autant plus que le rapport rendement-risque y est plus élevé que n'importe où en Europe", a fait remarquer M. Brennan.

La Caisse possède l'un des dix plus importants portefeuilles immobiliers au monde. Elle doit publier ses résultats de 2009 d'ici la fin du mois.

 

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