Le ministre des Finances, Raymond Bachand, fera une mise à jour économique mardi. Photo: LesAffaires
Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a révélé que le déficit du gouvernement du Québec pour l'exercice en cours sera de 4,7 milliards de dollars, la prévision anticipée par Québec était de 3,9 milliards dans le budget de mars dernier.
L'écart est donc de 749 millions de dollars et comprend une provision de 300 millions de dollars pour faire face à d’éventuels manques à gagner.
Cette hausse du déficit anticipé s'explique principalement par une diminution de 500 millions de dollars des revenus de l'Etat à la suite de la crise économique a expliqué M. Bachand. La bonification de l’enveloppe du programme Renfort et à l'augmentation du service de la dette sont aussi responsables de cette hausse du déficit.
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D'ici 2013, les Québécois devraient avoir accumulé au total 13,2 milliards $ de déficits annuels successifs, avant d'espérer un éventuel retour à l'équilibre budgétaire. Au dernier budget en mars, on parlait d'un total de 11,6 milliards en 2013.
Toujours d'ici 2013, Québec devra trouver 5,1 milliards $ de nouvelles sources de revenus pour espérer rêver d'équilibre budgétaire, a calculé le ministre Bachand. C'est donc 1,3 milliard $ de plus que ce qui avait été prévu au printemps.
Les contribuables québécois doivent s'attendre à ce que le gouvernement vienne chercher une bonne partie de la somme dans leurs poches, à travers des hausses de taxes et de tarifs.
Le ministre Bachand a soutenu qu'en mars prochain, lors de son prochain budget, déjà, "on aura identifié un bloc important de mesures", de l'ordre de 450 millions $.
Tout en haussant ses revenus, par un fardeau fiscal plus important imposé aux contribuables, Québec calcule qu'il ne sera pas possible de boucler son budget sans un contrôle plus serré de ses dépenses.
Québec s'autorise un maximum de 3,2 pour cent d'augmentation de ses dépenses cette année, un objectif ambitieux quand on se rappelle que de 2003 à 2009, ses dépenses ont fait un bond, en moyenne, de 4,9 pour cent par an. L'an dernier, l'augmentation a atteint 6,8 pour cent.
Les administrateurs de l'Etat doivent s'attendre à se serrer la ceinture. "L'effort" additionnel de compressions demandé par Québec à la machine gouvernementale devrait atteindre 3,9 milliards $ en 2013, dont 869 millions $ l'an prochain.
La présidente du Conseil du trésor, Monique Gagnon-Tremblay, devrait faire le point prochainement pour dire à quel endroit il trouvera du gras à couper.
Lueur d'espoir malgré ces chiffres, le ministre estime que le pire est derrière nous. «Nous allons continuer de suivre avec beaucoup de rigueur et d’attention l’évolution de l’économie, mais nous sommes confiants que le pire est maintenant derrière nous. Bien que fragile, la reprise se dessine et l’économie du Québec est bien positionnée pour en profiter», a souligné le ministre des Finances.
Déficit moindre qu'ailleurs
«Les déficits anticipés pour cette année et l’an prochain seront donc plus élevés que prévu, bien que proportionnellement moins importants qu’ailleurs», a précisé le ministre dans sa présentation. En comparaison, le déficit québécois est moins grand qu'en Ontario et au gouvernement fédéral, a-t-il tenu à préciser.
«Le Québec a été favorisé par son type d’économie. Les mesures structurantes des dernières années et les mesures de redressement, rapidement mises en place par le gouvernement, ont permis de mieux contrôler la situation et d’éviter ainsi une explosion du déficit », a ajouté le ministre.
Queen's Park a annoncé la semaine dernière que son déficit pour le présent exercice atteindrait 24,7 milliards $, alors qu'il prévoyait un maque à gagner de 14,1 milliards $ en mars et de 18,5 milliards $ trois mois plus tard.
À Ottawa, on prévoit désormais un déficit de 55,9 milliards $, alors qu'en juin, on prédisait un manque à gagner de 50,2 milliards $. Dans le budget de janvier, la cible avait été fixée à 33,7 milliards $.
Raymond Bachand a répété que Québec comptait toujours résorber le déficit d'ici 2013-14 et que pour y arriver, tous allaient devoir "mettre l'épaule à la roue".
Avec PC
