Unilinguisme : mieux vaut être la Banque Nationale qu’un entraîneur du Canadien

Publié le 19/12/2011 à 18:40, mis à jour le 19/12/2011 à 18:57

Unilinguisme : mieux vaut être la Banque Nationale qu’un entraîneur du Canadien

Publié le 19/12/2011 à 18:40, mis à jour le 19/12/2011 à 18:57

Par Stéphane Rolland

La Banque Nationale ne devrait pas sortir trop écorchée de l’appel au boycottage de la Société Saint-Jean-Baptiste en raison de la présence de dirigeant anglophone unilingue, selon deux experts en communications consultés par LesAffaires.com. Pour l’entraîneur par intérim du Canadien de Montréal, Randy Cunneyworth, lui aussi unilingue anglophone, «y’en aura pas de facile», comme on dit.

Pour qu’un boycottage fonctionne, il faut qu’il soit suivi. «Après l’appel au boycottage, la question est de savoir si les gens vont vraiment le faire, rappelle Bernard Dagenais, professeur au département de communication de l’Université Laval. Est-ce qu’il y aura vraiment 10 000 personnes qui vont fermer leur compte? Si ce mouvement se dirigeait vers un succès, il y aurait un buzz sur Internet. Il n’y en a pas.»

Les boycottages n’ont jamais eu beaucoup de force au Québec, ajoute Bernard Dagenais, qui donne en exemple les fermetures d’établissements syndiqués chez Alimentation Couche-Tard ou Walmart. «Ces évènements font du bruit négatif, mais ils ne nuisent pas aux affaires de ces mêmes sociétés», constate-t-il.

Avoir une bonne réputation, c’est bien, mais ça ne se traduit pas nécessairement en argent sonnant. «Walmart est une des entreprises qui a la moins bonne cote d’amour au palmarès des sociétés les plus admirées au Québec, note Bernard Motulsky, professeur de communication de l’UQAM. Pourtant, c’est celle qui remporte le plus grand succès commercial dans le commerce de détail. »

Si le boycottage n’est pas une menace, une réputation écorchée peut nuire à la gestion d’une future crise. «Il y a une toile de fond, nuance M. Dagenais. Si la Banque Nationale commet d’autres erreurs, cela pourrait déclencher de plus fortes réactions.»

Hockey

Depuis un mois, les médias se sont attardés à la présence de hauts dirigeants unilingues anglophones à la Caisse de dépôt et placement du Québec et à la Banque Nationale et à l’impact de leur présence sur l’utilisation du français dans leur équipe. L’annonce de la nomination d’un unilingue anglophone à titre d’entraîneur-chef intérimaire du Canadien a relancé le débat.

D’ailleurs, l’entraîneur risque d’être celui qui sera le plus sur la sellette, selon M. Motulsky. «Les nouvelles sur le hockey sont beaucoup plus visibles que les nouvelles économiques, note-t-il. Ça rend l’environnement communicationnel plus volatil.»

L’entraineur s’expose ainsi davantage à la critique. «L’argument implicite est qu’on doit embaucher un unilingue anglophone pour avoir le meilleur entraineur, dit M. Motulsky. Si l’équipe perd, la critique sera plus grande.»

 

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.