[Photo : Bloomberg]
Non seulement le Québec a récupéré, en nombre, les emplois perdus durant la récession, il a même créé deux fois plus d'emplois en 2010 qu'il n'en a perdu durant la récession.
Cette donnée ressort de l'Annuaire québécois des statistiques du travail que vient de publier l'Institut de la statistique du Québec. En 271 pages, l'Annuaire jette un regard sur l'emploi pendant la décennie 2000-2010.
L'Institut précise ainsi que l'économie québécoise a créé en 2010 deux fois plus d'emplois qu'elle n'en a perdu lors de la récession de 2009, soit 66 700 emplois créés en 2010 par rapport à une perte de 32 000 emplois en 2009.
En entrevue, Jean-Marc Kilolo-Malambwe, économiste et analyste en statistiques du travail à l'Institut, explique qu'il y a eu rattrapage depuis la récession, mais aussi "reconfiguration de l'emploi" au Québec.
"Si on regarde au cours de la décennie, depuis 2000, il y a plusieurs années où on a enregistré des pertes d'emplois dans le secteur des biens. Il y a eu à peu près sept années où il y a eu des reculs dans le secteur des biens. En gros, la croissance de l'emploi résulte du secteur des services", explique-t-il.
Et pas n'importe quels services. "Il y a eu des emplois de bonne qualité dans des secteurs qui requièrent une qualification élevée, en l'occurrence le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, et le secteur de la finance et de l'assurance", souligne M. Kilolo-Malambwe.
Toutefois, la majorité des emplois créés en 2010 sont à temps partiel, soit 37 500 emplois.
Le travail à temps partiel a été jugé volontaire dans 76,7 pour cent des cas, pour deux raisons principales: l'école et un choix personnel.
Rémunération
Pour ce qui est de la rémunération toutefois, 2010 n'a pas été une année de vaches grasses. Cette année-là a été marquée par la plus faible hausse de la rémunération horaire de toute la décennie 2000-2010, soit de 1,7 pour cent. La rémunération horaire moyenne s'est établie à 21,13 $ en 2010.
Et la rémunération hebdomadaire a aussi connu, en 2010, la croissance la plus faible de la décennie, soit de 1,1 pour cent.
"Il faut comprendre qu'on sort de la récession. Tous les analystes sont assez circonspects. On parle de reprise économique fragile et, dans ce contexte-là, on peut penser qu'on ne va pas tout de suite hausser les salaires très fort, on va y aller quand même avec le pied sur le frein, avec une progression modeste", avance comme explication M. Kilolo-Malambwe.
