Transcontinental n’a pas apprécié les propos d’Amir Kadhir tenus mardi dans lesquels il comparait l’entreprise d’édition et d’impression aux activités de Tony Accurso.
À sa sortie de l’Assemblée Nationale, lors d’un point de presse, le député de Mercier présentait ses idées pour financer les universités sans puiser dans les poches des contribuables et des étudiants. Il a suggéré notamment de revoir «les règles d’impôt pour éviter que des firmes comme Transcontinental, qui est la plus grande imprimerie au Canada, deuxième éditeur en importance au pays (...) Transcontinental fait comme Tony Accurso, elle utilise des subterfuges pour échapper à l’impôt ». Plus tard, le député de Québec Solidaire revenait à la charge, arguant que Transcontinental «qui fait des profits de 100 millions de dollars par année (…) ne paiera pas d’impôt aux cours des deux prochaines années».
La société a répliqué par une lettre et une demande de rétractation. « Il est faux de dire que que Transcontinental utilise des subterfuges ou des magouilles pour échapper à l’impôt et la comparaison avec une entreprise du domaine de la construction est hors-contexte », écrit le porte-parole de l’entreprise, Sylvain Morissette, dans une lettre publiée sur le site de l’entreprise.
Transcontinental, le propriétaire du journal Les Affaires, fait parler d’elle en matière fiscale depuis mars dernier. Dans ses derniers résultats financiers, l’entreprise a pris une réserve de 58 millions de dollars pour un avis de cotisation qu’elle compte contester. Aussi, le même mois, elle a fait l’acquisition de Quad/Graphics. Ces anciennes imprimeries de Quebecor World ont été acquises alors qu’elles enregistraient des pertes d’exploitation. Selon les règles fiscales, Transcontinental peut déduire ces pertes de ses profits pour ainsi réduire sa facture d’impôts. «C’est faux de dire que l’entreprise ne paie pas d’impôt. Transcontinental ne peut appliquer ces déductions fiscales que sur ses activités d’imprimerie, et non sur ses activités médias (ce qui inclut le Journal Les Affaires) », explique Sylvain Morissette.
Cette sortie du député Amir Kadhir fait suite à un billet de blogue incendiaire rédigé par Léo-Paul Lauzon sur le site du Journal de Montréal. En plus de critiquer l’entreprise au sujet de ses impôts, le professeur de comptabilité s’en est pris directement à des chroniqueurs du journal Les Affaires. Transcontinental a mis en demeure Léo-Paul Lauzon pour ses propos.
