Régimes de retraite: Labeaume veut la fin de l'irresponsabilité

Publié le 30/05/2012 à 16:26, mis à jour le 30/05/2012 à 20:50

Régimes de retraite: Labeaume veut la fin de l'irresponsabilité

Publié le 30/05/2012 à 16:26, mis à jour le 30/05/2012 à 20:50

M. Labeaume veut que les employés et la Ville assument à parts égales le déficit des régimes de retraites. Il prévoit rendre publiques les offres de contrat de travail à ses employés afin que la population sache exactement l’impact «raisonnable» que cela aura sur leurs chèques de paie.

Le maire de Québec, qui s’en va présenter ses idées à Longueuil le 5 juin, tient à ce que le débat se fasse publiquement et en profondeur, même si le ministre des Affaires municipales Laurent Lessard préfère le faire en comité restreint.

«Les politiciens ont toujours évité ce débat depuis longtemps. Je suis très conscient du geste que je pose aujourd’hui, personne ne veut en parler. Les gens veulent faire des comités et ce que je sais des politiciens, c’est qu’ils ont tendance à pelleter par en avant, mais si on fait encore ça il y a quelqu’un qui va payer c’est épouvantable! » a dit le maire, qui a aussi contacté son homologue de Montréal, ainsi que la présidence de la Fédération québécoise des municipalités.

Régis Labeaume s’engage à ne pas faire de changement rétroactif, il veut respecter les ententes signées de bonne foi. Il dit ne pas chercher à abolir le régime de retraite à prestations déterminées non plus. Son objectif est d’offrir à ses employés des conditions comparables à celles des grands employeurs de la province. Il trouve injustifié qu’ils obtiennent davantage. La rémunération globale des employés des villes est supérieure de 29,2% à ces des fonctionnaires du gouvernement du Québec et de 20% à celle des salariés des grandes entreprises, selon l’Institut de la statistique du Québec. Après 35 ans de services, les retraités de la ville de Québec reçoivent 84% de leur salaire brut comme rente alors que c’est 70% au gouvernement. 

Ces conditions généreuses, estime Régis Labeaume, ont souvent été gagnées à l’arbitrage, processus qui selon lui incite les syndicats à réclamer des hausses salariales importantes, sachant que l’arbitre a tendance à couper la poire en deux.

«Un arbitre qui imposerait un gel de salaires se ferait hara-kiri car il ne recevrait plus de mandat», a-t-il expliqué, car l’arbitre est choisi par l’employeur et le syndicat. Depuis 2002, le paiment des salaires de l’ensemble des employés de la Ville de Québec a augmenté de 4,9% par année.

Les représentants syndicaux de la Ville de Québec, qui ont assisté au discours du maire, ont accueilli froidement les prétentions de M. Labeaume. Le président de la Fraternité des policiers Bernard Lerhe a demandé au maire de faire le ménage ailleurs avant d’en arriver aux syndicats. Il a noté que des augmentations salariales de 66% avaient consenties aux hauts dirigeants de la ville ces dernières années. Il accusé la ville d’avoir «volé» les retraites de ses employés en prenant des congés de cotisations pendant de longues années. Le président du syndicat des cols bleus, Marc-André Dufour, pour sa part, a estimé que le déficit venait surtout de l’ancienne ville de Québec et déplore que tous doivent maintenant le payer.

 

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