Postes Canada : la fin du monopole?

Publié le 27/04/2011 à 09:59, mis à jour le 27/04/2011 à 10:00

Postes Canada : la fin du monopole?

Publié le 27/04/2011 à 09:59, mis à jour le 27/04/2011 à 10:00

Après plusieurs mois de négociations infructueuses, les employés de Postes Canada ont voté à 94,5 % en faveur d’une grève en mai s’ils n’arrivent pas à s’entendre avec leur employeur. Pour l'Institut économique de Montréal (IEDM), c'est l'occasion de remettre en question le monopole public dont jouit le service postal canadien.

Dans une note économique publiée aujourd’hui, les économistes Vincent Geloso et Youri Chassin estiment qu’ouvrir le secteur postal à la concurrence et privatiser Postes Canada permettrait de mettre en place un système postal «plus moderne et abordable, comme on en retrouve dans d’autres pays».

Le modèle de monopole public sur la distribution des lettres, comme c’est le cas au Canada, est de plus en plus abandonné, disent-ils. Dans les pays membres de l’Union européenne, la libéralisation du secteur est en cours et les monopoles postaux seront choses du passé d’ici la fin de 2012. D'autres pays, dont l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas, ont décidé d’aller plus loin et de privatiser leur société d’État responsable des services postaux, avec pour conséquences une diminution marquée des tarifs (jusqu’à 17 % en Allemagne) dix ans après leur réforme respective.

Perte de vitesse et hausse des coûts

Pendant ce temps, l’industrie postale canadienne est en perte de vitesse depuis le milieu des années 1990. Alors que le nombre d’articles distribués par habitant diminue, les coûts de fonctionnement sont en forte hausse à Postes Canada, montrent les auteurs de l’étude. Notamment, les coûts de main-d’œuvre représentent près des deux tiers de ses dépenses totales.

« La direction de Postes Canada a fait des efforts substantiels pour améliorer l’efficacité de l’entreprise dans ses limites actuelles. Malheureusement, dans une situation de monopole, il est tentant pour l’entreprise de boucler son budget en gonflant simplement le prix du produit qu’elle est la seule à pouvoir vendre. D’ailleurs, Postes Canada a annoncé en 2009 une hausse de 20 % du prix des timbres en cinq ans. Les solutions pour maîtriser les coûts ne sont pas compatibles avec un monopole », explique Vincent Geloso.

Pour Youri Chassin, un premier pas vers la privatisation de Postes Canada pourrait prendre la forme d’une vente d’actions aux employés, afin que ces derniers puissent bénéficier directement des hausses de productivité à la fois en tant qu’actionnaires et en tant qu’employés.

« Une privatisation partielle dans un premier temps, suivie d’une ouverture du marché postal à la concurrence, permettrait de fournir un meilleur service à moindre coût », soutient-il.

 

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