Pénalité record de 550 M$ US pour Goldman Sachs

Publié le 15/07/2010 à 22:18

Pénalité record de 550 M$ US pour Goldman Sachs

Publié le 15/07/2010 à 22:18

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Même si elle nie sa culpabilité, la banque d'affaires new-yorkaise Goldman Sachs a néanmoins convenu de verser une pénalité de 550 millions de dollars pour avoir trompé les investisseurs qui ont acheté des titres du véhicule financier Abacus 2007-AC1.

Ce paiement a été convenu avec la Securities and Exchange Commission (SEC), qui avait intenté une poursuite contre Goldman Sachs en rapport avec ce produit financier qui s'est avéré une arnaque.

Goldman Sachs avait créé ce produit financier, qui était une sorte d'assurance encas de défaut sur les prêts hytpothécaires à haut risque vendus et titrisés à grand volume jusqu'à l'éclatement de la crise financière en 2007 et 2008.

La banque d'affaires der New York avait vendu ce produit à des investisseurs institutionnels et des institutions financières, dont les banques IKB d'Allemagne et ABM Amro de Hollande, sans leur dire qu'un fonds spéculatif de John A. Paulson pariait en même temps sur l'effondrement des prêts hypothécaires ainsi assurés.

Il a été révélé que des membres du fonds spéculatif de Paulson avaient même participé à la sélection des prêts hypothécaires contenus dans Abacus 2007-AC1 de façon à choisir les plus risqués et à tomber en défaut. Ce faisant, il était presque certain que les assureurs allaient devoir compenser le fonds de Paulson, ce qui fut fait.  

Goldman avait créé Abacus à la demande de Paulson même, mais cette information ne pouvait être révélée aux investisseurs, car ceux-ci n'auraient évidemment pas acheter ce produit maudit.

Paulson aurait réalisé 3,7 milliards de dollars en 2007 en misant sur l'effondrement des prêts hypothécaires à risque élevé.

Des investisseurs auraient perdu plus d'un milliard de dollars en misant dans des produits financiers comme Abacus. Or, Goldman a créé en vendu 25 produits du type d'Abacus 2007-AC1.

Amende de 300 M$

Dans l'entente à l'amiable négociée avec la SEC, Goldman paiera une amende de 300 M$. Le reste, 250 M$, servira à compenser les investisseurs qui ont perdu de l'argent avec Abacus 2007-CA1. Golman paiera volontiers cette pénalité si elle est entérinée par un juge, mais tout en niant toute culpabilité. En effet, mieux vaut payer ce genre de pénélité que d'avoir un procès, qui aurait sans doute révélé trop de choses nauséabondes dans les manigances de la plus grande banque d'affaires des États-Unis. 

C'est le règlement le plus élevé à survenir entre la SEC et une société. La SEC espère que cela servira d'exemple, mais cette somme est bien peu face aux 13,3 milliards $ US de bénéfice net réalisé par Goldman en 2009.

L'entente ne porte que sur sur le véhicule Abacus 2007-CA1, mais il serait étonnant que les autres véhicules financiers du genre fassent eux aussi l'objet de poursuite par la SEC et d'entente analogue avec cet organisme de réglementation.

Par contre, l'entente n'invalide pas l'enquête en cour sur le rôle joué par Fabrice Tourre, qui a contribué à créer et à distribuer les titres d'Abacus 2007-AC1.

Le marché financier a aimé l'entente SEC-Goldman. L'action de Goldman a en effet grimpé de 6 $ pour terminer la journée hier à 136 $ à la Bourse de New York. Ce gain a été réalisé dans la dernière demi-heure de la séance, à partir du moment où la rumeur du règlement a commencé à circuler.

La plupart des observateurs avaient pensé que Goldman allait sortir blanchie de cette accusation, car on l'estimait suffisamment brillante pour éviter cde se faire pincer. Or, les soupçons révélés dans les journaux à l'effet que Goldman avait contribué à aider Paulson à miser contre des produits qu'elle distribuait dans le marché s'avérèrent suffisamment concluant pour déclencher l'enquête de la SEC et les poursuites qui s'en suivirent.

Réputation entâchée

Toute cette affaire coûtera finalement bien peu d'argent à Goldman, mais sa réputation en aura pris un coup.

On sait maintenant que Goldman ne fait pas toujours l'oeuvre de Dieu, contrairement à la prétention déjà énoncée à cet effet par son président, Lloyd Blankfein.

Malheureusement, on a la mémoire bien courte !

 

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