Où sont les entrepreneurs au Québec ?

Publié le 30/11/2010 à 14:54

Où sont les entrepreneurs au Québec ?

Publié le 30/11/2010 à 14:54

Par Olivier Schmouker

D'ici 2014, 16 000 entreprises vont être en difficulté faute de relève. Photo: Bloomberg.

Faute de relève, l’entreprenariat va droit dans le mur au Québec. C’est du moins ce qui ressort d’un sondage mené par Léger Marketing pour le compte de la Fondation de l'entrepreneurship et de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le problème va se faire sentir dès les 5 prochaines années, avec un déficit de repreneurs d’entreprises existantes de 16 000. Et il va aller croissant, puisque le déficit s’agrandira de 22 000 durant les cinq années suivantes, pour arriver à un manque de repreneurs de 38 000 à l’horizon 2020.

«Un des grands constats de ce sondage est que le Québec doit intensifier ses efforts s'il ne veut pas voir le déficit de releveurs s'accroître de manière inquiétante durant la prochaine décennie», dit Mario Girard, pdg de la Fondation de l'entrepreneurship. Et d’ajouter : «Le désir de reprendre une entreprise est d'abord tributaire de celle de devenir entrepreneur; et nous savons qu'à ce sujet, bien du chemin reste à faire au Québec…»

Manque de planification

Transfert de direction, transfert de propriété, plan de relève… Autant de concepts encore nébuleux pour bien des dirigeants approchant de la retraite. De fait, la moitié des entrepreneurs de 55 ans et plus indiquent dans le sondage ne pas disposer actuellement d'une planification concernant le transfert de direction (8% ont un plan formel) et le même constat s'applique pour le transfert de propriété (seulement 12% ont un plan formel). Un autre élément vient étayer ce constat : 40% de ces dirigeants affirment également ne pas connaître la valeur marchande de leur entreprise.

Pourtant, les talents sont là

Le sondage révèle que 96% des propriétaires d'entreprise de 55 ans et plus ayant identifié un releveur le jugent compétent et capable de prendre les rênes dès à présent. Constat presque identique pour les 35-54 ans qui, eux, se situent à 85%.

Questionnés sur la perception qu'ils ont de leurs compétences, les jeunes releveurs (18-34 ans), quant à eux, se font moins optimistes, affirmant à 48% avoir les compétences nécessaires, comparativement à 76% chez les releveurs de 35-54 ans. Soulignons cependant que la moitié des jeunes de 18-34 ans prévoient une prise de possession dans plus de cinq ans, un laps de temps suffisant pour prendre de l'expérience et combler leurs lacunes en matière de compétence.

Quelles solutions ?

Selon la Fondation, plusieurs approches pourraient permettre de trouver des solutions au manque de relève entreprenariale. Deux exemples :

- Il conviendrait de permettre à ceux qui partent et à ceux qui veulent prendre les rênes de communiquer entre eux. Différentes initiatives vont déjà en ce sens, à l’image des Centres de transfert d'entreprise. Elles devraient être davantage encouragées.

- Passer le flambeau n’est jamais chose aisée, d’où l’intérêt d’accompagner ceux qui ont à faire ce travail. On pourrait notamment penser à des rencontres entre ces dirigeants et d’autres qui l’ont déjà fait.

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