La relation entre l’École d’entrepreneurship de Beauce et Nathaly Riverin, qui vient d’en quitter la direction, est appelée à se poursuivre sous une autre forme. Tant le fondateur Marc Dutil que la principale intéressée en conviennent.

«On est créatifs, on va trouver comment on peut travailler encore ensemble», a exprimé Mme Riverin à Les affaires, quelques jours après sa démission pour des raisons de conciliation travail-famille, elle dont la vie était écartelée entre la Beauce, Québec et Montréal.

«Ces deux chemins-là ne se séparent pas à jamais», a pour sa part affirmé Marc Dutil, heureux de l’immense contribution de sa directrice, avec qui il a mis au monde l’EEB il y a près de sept ans.

Pour le moment, Mme Riverin entend prendre une pause de quelques mois pour se consacrer à un projet familial et réfléchir à son avenir. Animée par la passion pour l’entrepreneuriat, celle qui occupait auparavant un poste de vice-présidente à la Fondation de l’entrepreneurship, compte y revenir dans un autre rôle.

«Que peut-on encore amener à l’entrepreneur pour que la société le valorise davantage? Il y a une nouvelle ébullition autour de l’entrepreneuriat, mais quelle est la suite? Je veux y penser. Il y a encore beaucoup à explorer. Et peut-être que je partirai en affaires aussi?» a-t-elle confié.

Marc Dutil entrevoit pour elle un brillant avenir à cause de ses compétences et de ce qu’elle a accompli.

«Je retiens la largeur de sa vision. Sa capacité à communiquer aussi bien avec un sous-ministre, un maire de village ou un étudiant. Aussi, elle était capable d’exiger le meilleur. À l’EEB, on recrute de fortes personnalités comme entrepreneurs-entraîneurs. Ils ont parfois la réponse facile et elle était capable de dire ce que l’école attendait d’eux, capable de leur faire comprendre qu’ils avaient besoin d’être coachés. Elle est capable aussi de systématiser l’innovation. Ce n’est pas donné à tout le monde», a souligné le fondateur de l’EEB.

Nathaly Riverin s’était d’abord portée volontaire pour donner un coup de pouce à l’idéation de l’EEB au tout début du projet, alors qu’elle travaillait à la Fondation de l’entrepreneurship. Ensuite, Marc Dutil l’avait appelée pour en assumer la direction pour une courte période, avant qu’il puisse trouver la bonne personne. Finalement, les mois se sont prolongés en années; Nathaly Riverin était la femme de la situation.

«Et oui, j’imaginais que ça puisse devenir aussi grand, l’EEB, dit-elle sans prétention. Je suis fière aujourd’hui d’avoir participé à une innovation radicale dans le marché avec de la formation pour les entrepreneurs, par les entrepreneurs. On a aussi créé un beau mouvement avec des entrepreneurs qui redonnent et des athlètes formés qui redonnent à leur tour.»

Pour le moment, la directrice des opérations du programme Élite Isabelle Le Ber assume l’intérim à la direction de l’EEB. Marc Dutil entend amorcer le processus de recrutement d’un nouveau directeur au début de janvier.

«On doit adapter la description de poste à ce qu’est devenue l’EEB aujourd’hui. On est dans une phase opérationnelle et non plus une phase d’idéation», précise-t-il.

«Ultimement, le choix de la personne se fera dans le partage d’une vision commune et on cherchera quelqu’un qui a assez de prestance pour parler yeux dans les yeux avec Desjardins, la Banque Nationale ou les HEC.»

L’École d’entrepreneurship de Beauce, qui offre aujourd’hui une gamme de formations aux entrepreneurs; émergents, chevronnés et futurs retraités, est sur le point d’agrandir ses installations et de bâtir un centre du savoir entrepreneurial.

«Les projets de construction sont en discussion depuis un certain temps. Il faut gérer l’équilibre entre l’audace et la prudence», affirme M. Dutil.