Les immeubles certifiés verts pullulent, mais il n'est pas toujours évident d'évaluer les différentes certifications les unes par rapport aux autres. «LEED et Visez vert sont complémentaires, croit Linda Carbone, directrice générale de BOMA Québec, qui décerne les certifications Visez vert. La norme LEED est plus appropriée pour les constructions neuves, tandis que Visez vert est un outil de gestion écologique des immeubles existants», ajoute-t-elle, précisant au passage que 193 immeubles sont certifiés Visez vert au Québec. L'architecte Joël Courchesne est le président sortant de la section Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDC), un organisme qui délivre les certifications LEED au pays. Il estime que Visez vert est une bonne première étape pour les gestionnaires d'immeubles. «Après avoir fait le bilan de l'efficacité environnementale actuelle grâce à Visez vert, LEED représente un second pas pour les nouvelles constructions, mais également pour les rénovations majeures», dit-il. Des coûts et des impacts différents Les deux intervenants s'accordent pour affirmer que la certification LEED est plus complexe et plus coûteuse que celle de Visez vert. «Les frais supplémentaires sont principalement dus au fait que LEED implique une vérification par une tierce partie accréditée au Canada par le CBDC», dit M. Courchesne. Ce n'est pas le cas pour Visez vert (simple engagement à améliorer l'efficacité environnementale du bâtiment) et Visez vert plus (engagement à l'amélioration et quantification des gains obtenus). La certification LEED elle-même coûte plusieurs milliers de dollars, selon l'ampleur du projet et le niveau d'exigence de la certification (de base, or, argent ou platine). S'y ajoute le surcoût de construction lié au respect de la norme. Mme Carbone cite l'exemple du siège social de l'Organisation de l'aviation civile internationale, au centre-ville de Montréal. «Même s'il s'agit d'un immeuble haut de gamme, construit avec des matériaux de qualité et inauguré en 1996, les propriétaires ont dû faire d'importants investissements afin d'obtenir la certification LEED or pour les bâtiments existants», explique-t-elle. LEED devrait s'imposer M. Courchesne précise que la certification LEED est plus exigeante, mais qu'elle permet d'augmenter la productivité des occupants de l'immeuble grâce à une meilleure qualité de l'air, une plus grande exposition à la lumière naturelle, une meilleure régulation de la température (confort thermique) et du taux d'humidité. C'est un élément clé de sa popularité. «Aux États-Unis, des assureurs ajustent leurs frais de couverture en conséquence, et plusieurs villes abaissent les taxes afin d'encourager ce type de bâtiments», ajoute-t-il. La Ville de Montréal offre une exemption temporaire de taxes foncières aux entre- prises de certains secteurs qui s'installent dans des bâtiments LEED; cet incitatif est toutefois minime. Selon M. Courchesne, cette certification va s'imposer dans l'industrie au cours des prochaines années : «J'ai hâte au temps où on ne parlera plus de ces certifications, mais où elles seront entrées dans les mœurs», conclut-il. LEED 5 immeubles certifiés au Québec, sur les 95 bâtiments certifiés au Canada. Plus de 600 immeubles sont en attente de certification dans le pays. Visez vert 156 immeubles certifiés au Québec Visez vert plus 37 immeubles certifiés au Québec Article tiré du Journal Les Affaires, édition du 3 au 9 mai 2008."