Le «maîtres chez nous» menacé selon Louis Vachon

Publié le 24/03/2014 à 17:02

Le «maîtres chez nous» menacé selon Louis Vachon

Publié le 24/03/2014 à 17:02

Le risque de manquer de relève entrepreneuriale dans un horizon de cinq à dix ans est bel et bien réel selon le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon. C’est toute la culture de propriétaires, le «maîtres chez nous» si cher à Jean Lesage dans la campagne électorale en 1962 qui s’en trouve menacé si le Québec rate la cible.

«S’il manque de relève, le risque, c’est de voir nos entreprises vendues à des intérêts étrangers. Cinquante ans après le «maîtres chez nous», ce serait tout un recul», a analysé M. Vachon dans une entrevue en marge de la conférence sur l’entrepreneuriat qu’il a donné à la Chambre de commerce et d’industrie de Québec ce 24 mars.

La Banque nationale, qui a 120 000 clients commerciaux, estime que 50% d’entre eux vivront une situation de relève ou de transfert d’entreprise dans les dix prochaines années.

«C’est énorme! s’est exclamé l’économiste et analyste financier. Il y aura des consolidations, mais une économie, c’est comme une forêt. Ça prend des grands arbres, des moyens et des petits. S’il n’y a que de gros joueurs dans un secteur, ça peut créer des effets pervers.»

L’entrepreneuriat, a souligné M. Vachon, est essentiel pour la création de richesse, l’intégration des nouveaux arrivants et le maintien des sièges sociaux au Québec.

«Il faut même en créer plus qu’on en perd», a-t-il affirmé.

Le président de la Banque Nationale se réjouit de voir émerger ces dernières années différentes initiatives pour stimuler la relève entrepreneuriale au Québec. Que ce soit l’ouverture de l’École d’entrepreneurship de Beauce, l’Institut d’entrepreneuriat de HEC Montréal, la Chaire en entrepreneuriat et innovation de l’Université Laval ou des émissions de télévision comme Dans l’œil du dragon; tout cela a un impact positif sur le désir d’entreprendre, moins vif au Québec que dans le reste du Canada depuis la fin des années 1990.

Il faut toutefois, selon M. Vachon, faire davantage et parler d’entrepreneuriat en-dehors des communautés d’affaires, dans les médias et les écoles.

«Les jeunes ont besoin d’inspiration», dit-il.

À ce chapitre, il s’est dit très heureux de voir l’activité sportive de compétition prendre une grande place dans les établissements d’enseignement au secondaire.

«Dans le sport d’équipe, les jeunes apprennent qu’on performe ensemble. Ils apprennent à gagner et à perdre. Je suis convaincu que ça va apporter des dividendes au niveau de l’entrepreneuriat.»

Il espère cependant voir réapparaître dans le cursus de base les cours d’initiation à l’économie dans tous les établissements. Actuellement, moins d’une quarantaine offrent ces cours en option.

Pour sa part, la Banque Nationale entend ces prochaines années augmenter un peu sa prise de risques pour aider au démarrage d’un plus grand nombre d’entreprises, a-t-il précisé.

 

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