Résultat : les deux tiers (60%) des investissements des deux fonds québécois sont faits sous forme de capital risqué, non garanti, dans des entreprises québécoises. C’est pour compenser le «niveau de risque élevé» associé à ce genre de portefeuille, que les gouvernements de Québec et d’Ottawa avaient consenti jusqu’à présent des crédits d’impôt aux actionnaires des fonds de travailleurs.
Selon M. Bolduc, l’abolition de ces crédits d’impôt aux actionnaires fragiliserait –sans pouvoir quantifier à quel point- les bases d’un modèle d’investissement et d’encouragement à l’épargne en vue de la retraite qui «a fait ses preuves».
De 2002 à 2012, a-t-il dit, ce modèle a permis au Fonds de solidarité d’investir 5,9 G$ dans des entreprises adminssibles, dont 2,1 G$ en démarrage et capital de risque classique, et 3,85 G$ en capital de développement non garanti.
«À ma connaissance, depuis 10 ans, personne n’a contribué davantage au capital de risque au Canada que le Fonds de solidarité FTQ», a fait valoir M. Bolduc.
Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, a profité de l’occasion pour réitérer son inquiétude à l’égard de la décision du gouvernement d’éliminer le crédit d’impôt pour les fonds de travailleurs.
Nouvelle étude à l’appui, la Chambre de commerce conclue maintenant que le gouvernement fédéral doit absolument revoir sa décision. «Il doit comprendre, a dit son président, que notre économie bénéficie grandement de l’action de ces deux piliers (Fondaction CSN et Fonds de solidarité FTQ) dans notre écosystème financier».
La Chambre estime que 2,3 G$ sont présentement investis dans des entreprises de la région métropolitaine de Montréal. En considérant également leurs investissements par l’entremise de fonds spécialisés, la CCMM estime que les fonds de travailleurs ont contribué à la création ou au maintien de plus de 35 000 emplois dans la métropole.